par Gabrielle Giansily

Le sujet de ce roman n’a rien d’exceptionnel. Il traite d’un sujet maintes fois repris par les écrivains : celui d’un homme d’origine africaine qui tente de rejoindre « le continent blanc » après le massacre de sa famille afin d’offrir à sa fille, seule rescapée, une vie meilleure.

Mais ce qui est étonnant c’est l’écriture, la manière dont Carole Zalberg raconte l’histoire. Son style fluide est emprunt de poésie, de non-dit ce qui atténue fortement la violence de l’histoire. On se laisse bercer par ses phrases, par ce flot incessant de sentiments exacerbés qui envahit le personnage principal.

On découvre, on vit, on subit les tribulations de cet homme qui n’a d’yeux que pour sa fille et qui fuyant son pays d’origine, débarque dans une grande ville où il enchaine squats et boulots précaires pour survivre. On partage ses souffrances, ses peines, on est ému par son sort. L’auteur a mis l’accent sur un père d’une sensibilité extrême qui reste inconsolable après la mort de son épouse, qui lutte pour trouver sa place au soleil et sauver son enfant de la misère.


Ce qui est étonnant, c’est que les lieux, les personnes rencontrées au fil de l’histoire restent anonymes ; tout semble écrit comme dans un conte pour figer cette histoire dans le temps.

Que dire aussi de ces dialogues en verlan entre ado de banlieues qui viennent ponctuer ce récit ? Est-ce Adama  qui a grandi et qui est confrontée à la violence des cités ? Ou est-ce une projection  de ce qui l’attend dans les cités ? Seule l’auteure peut nous éclairer !

Un bravo pour avoir traité un sujet de société si grave avec des mots simples et pleins de retenue.

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