Bastion sous le vent
de Marie-Jean Vinciguerra
Lu par Ivana Polisini
bastion sous le vent
Récit onirique paru aux éditions Colonna
Avril 2011

Une autofiction où se mêlent les voix du passé, celle de “la mère” (tantôt génitrice, rarement maman) celle d’Antoine, le héros fictif qui a en commun avec Marie-Jean le “Marie” (un programme ?), la grand-mère (peu d’hommes), et la voix du présent. Prégnance des lieux, veilleurs mythiques du souvenir : Bastia (le bastion, la “Cité sous le vent”), Ghisoni (le village ), Paris, et bien d’autres encore…

        Des récits de vie, où l imagination biaise avec la réalité et la surpasse parfois. Marie Jean Vinciguerra y démêle les fils et les fantasmes du passé à travers une mémoire fragmentée qui se coule dans la forme même de la narration. Des bribes de journaux (imaginaire?), celui d’Antoine, celui de la mère qui croisent les interventions de l’auteur évoquant et interpelant ses souvenirs pour les commenter, les juger et les tourner en dérision parfois. L’auteur se met au net avec la puissance étouffante de la mère, source de toutes les impostures ultérieures (ce que ne renierait pas Sartre dans Les Mots ) pour digérer enfin son complexe d’Oedipe.

Antoine fait le récit de ses séances d’analyse chez “l’intrus” mais le texte nous transforme, nous lecteurs,  en psychanalystes décryptant un non dit plus signifiant que ” l’aveu” (sexuel et enfantin), source de tourments (Rousseau n’est pas loin)…Et puis, un style baroque et foisonnant aux registres multiples, servi par des langues (le français, le corse) que l’auteur a à fleur de bouche.

Ivana Polisini

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