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Par Jo. Leschi

Deuxième d’une série de 3 romans (le 3e n’est pas encore paru) , Couleurs de l’incendie reprend certains éléments de l’histoire racontée dans Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013 , mais peut se lire indépendamment. Nous sommes là encore à Paris, dans la famille Péricourt : politique, économie, art et amour y ont toujours une place privilégiée.
Madeleine Péricourt occupe l’essentiel de ces 535 pages qui se lisent vite! Elle se retrouve seule à la mort de son père et doit assumer non seulement le vide laissé par celui-ci, bon père et homme d’affaires très avisé, mas aussi le handicap de son petit garçon, Paul, qui s’est pour de mystérieuses raisons jeté le jour des obsèques depuis une fenêtre élevée sur le cortège funéraire.

Madeleine est perdue. Sa fortune est immense mais elle ne s’y intéresse pas vraiment, toute entière préoccupée par son fils paralysé ; il est facile à ses proches et à son fondé de pouvoir de l’abuser et de la ruiner. Le lecteur assiste impuissant à cette hallali car Madeleine est attachante et bien naïve. Elle perd rapidement, aveuglément, sa fortune, celle de son fils et n’a même plus sa maison, l’hôtel particulier Péricourt, passé aux mains de ceux à qui elle a fait trop confiance. Sa culpabilité est forte, elle s’en veut du déclassement et des contraintes et privations imposées à son fils : le personnage est bien présenté avec sa faiblesse et ses paradoxes.

Heureusement Paul est intelligent et Madeleine et lui sont très unis ; la jeune femme se doit de retrouver sa dignité et lorsqu’elle découvre combien elle a été manipulée, elle décide de se venger, de façon méthodique, par petites étapes. Personne ne sera épargné.
Pierre Lemaitre orchestre à merveille ce renversement de situation, qui une fois entamé se poursuit inexorablement jusqu’à une heureuse issue. Enfin pas pour tous car Madeleine a vite et beaucoup appris en peu de temps.

Ce roman nous convie à comprendre les leviers cachés d’une société, celle de 1927 et années suivantes, alors que le parti nazi gagne du terrain, que la politique est manigances, que les valeurs morales sont très éloignées du travail de la presse, que l’argent vaut plus que l’amour. On devine la difficulté pour les artistes et les industriels à créer librement , art, finance, politique sont interdépendants…
C’est un roman passionnant, comme le premier ! Les personnages sont riches en couleurs, chacun a sa musique, ses cadavres enfouis, ses espoirs et le lecteur les connaît, ce qui apporte beaucoup de saveur. L’amour y a sa place, ce qui montre que la vie réserve toujours des surprises! Monsieur Dupré et Madeleine forment un couple solide.
Mais n’est-ce pas notre époque qui apparaît ici ? Pierre Lemaître m’ a encore convaincu, il est plus qu’un excellent conteur.

2 commentaires

  1. Bonjour,
    je viens de lire l annonce de la rencontre avec Pierre Lemaître qui est un auteur que j aime infiniment, mais j aimerais avoir plus de précisions . Cette rencontre se fera à Lumio le 27 juillet mais à quelle heure et où s’il vous plaît.
    Je vous remercie par avance pour votre réponse.
    Bien cordialement
    Marie-Noëlle Viviani-Murati

  2. […] 7 juillet 2018 : Clos Dorlea Aleria Marc Biancarelli et Jean-Marc Olivesi : Art et Littérature Bernard Filippi et Antoine Graziani : (nouvelle publication Albiana) 27 juillet 2018 : Pierre Lemaitre (Prix Goncourt 2013) ; auteur de Au revoir là-haut, les couleurs de l’incendie …Clos Culombu Lumio https://assomusanostra.wordpress.com/2018/04/29/apres-au-revoir-la-haut-couleurs-de-lincendie-de-pie… […]

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