Tout ce dont je ne me souviens pas
Jonas Hassen Khemiri
Roman traduit du suédois par M Ségol-Saumoy, 340 pages
Paru en France, Actes sud , en Mai 2017

Après la mort de Samuel, qui faut-il écouter pour comprendre ? Est-il mort d’un accident ? S’est–il suicidé ? Il s’agit ici d’une enquête dans laquelle de nombreux intervenants racontent un moment de la vie de Samuel, qu’ils l’aient vu peu ou beaucoup, qu’ils l’aient aimé ou que celui-ci leur soit indifférent : son voisin, sa mère, sa petite amie, son colocataire, un ami, son ex…On reconstitue peu à peu avec le narrateur la vie, les joies et soucis de l’absent et on distingue mieux les traits du jeune homme, on l’entend par propos rapportés, on en apprend davantage sur lui, son quotidien, ses rêves.
Son rapport aux autres, à la langue, à l’identité, à la justice, son soutien aux femmes bafouées, sa volonté de gommer un peu les difficultés de l’appartenance à deux cultures bien différentes, car comme pour l’auteur, il est question de double héritage font de ce livre un roman intéressant, qui ne donne pas immédiatement toutes les clés, qui fait parler plusieurs voix à la façon de Chronique d’une mort annoncée de G Garcia Màrquez , ce qui à la fois éclaire et crée la confusion. Samuel est mi arabe mi suédois et les diverses prises de paroles posent entre les lignes la question de la qualité de vie de ceux qui ne trouvent pas leur place dans une société car différents.

MF Bereni Canazzi

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