Par Marianne Laliman

Étonnant voyage, troublante exploration que nous offre Bartolomeo in cristu de Stefanu Cesari.

Si, dès son annonce, le titre pouvait intriguer, on n’en est pas moins surpris à la découverte du livre. Surpris, le lecteur, puis lentement absorbé par le texte, à la fois récit et poème, qui assemble les évocations, les émotions, les suggestions. Incursion dans un univers fait de facettes, celles du visible et de l’invisible, de ce qui est dit et de ce qui cherche à l’être, qui toutes se reflètent les unes dans les autres.
Difficile de décrire, de préciser une construction, pourtant elle existe -sans nul doute, c’est un livre qui se relit, pour tout en saisir- et tout s’unit, se mêle, se fond parfois, les échos se superposent et se prolongent.

C’est la rencontre avec une fresque qui a fait naître cet ouvrage, nous dit l’auteur.
Une représentation de San Bartolomeo dans une chapelle qui a éveillé une inspiration, à partir d’elle, autour d’elle et sûrement au-delà d’elle.
Stefanu Cesari nous conduit sur un chemin où convergent les images lointaines ou familières, passées ou éternelles, prosaïques ou mystiques, de celles qui évoquent une transcendance, religieuse ou pas.
Surprenant donc, mais surtout envoûtant ce texte. Ou plutôt ces textes. Car l’adaptation en français, bien que suivant le même fil que le texte en corse, apparaît comme une création à part entière. Et puis, à l’envers et à rebours, cet autre récit, ces autres images pour compléter ou continuer l’exploration, sur fond rouge -ce rouge point de départ et point central, vibration de l’œil, de l’écriture et du sens.

Pudemu ciuttà u nosciu sguardu in u culori natu d’oghji. U russu vinci nant’à tuttu, è u centru di a noscia notti batti, chjarori continuu in un corpu impensevuli.

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