Il est prof de philo, désabusé, dépressif et vraisemblablement alcoolique. Il s’appelle Abe, sa réputation le précède et il est attendu avec enthousiasme dans la nouvelle université de Newport-Providence où il va désormais enseigner.
Les étudiantes et les professeures sont toutes excitées par sa venue mais hélas, il n’est dit-il « qu’un intello à bite molle ».
Parmi ces étudiantes, il en est une, Jill, qui va s’amouracher de lui. Elle, qui se décrit comme pragmatique, est fascinée par son intelligence. Tous deux partagent la même passion pour la littérature russe mais il la repousse, préférant l’amitié à l’amour.
Jusqu’à ce qu’une simple discussion entendue dans un café vienne redonner goût et vigueur à ce professeur. Désormais, il a un projet qui va tout changer dans sa  vie et pourquoi pas le monde : un meurtre.
Woody Allen utilise un procédé littéraire « le fusil de Tchekhov » (dont la définition avait été donnée lors d’un café Musanostra), un simple objet anodin que l’on va oublier peut  devenir d’une extrême importance. Comme le personnage principal qui évolue radicalement passant de l’alcoolique bedonnant au joyeux luron, le film est en perpétuel changement. Il débute comme une bluette dans un charmant décor provincial, puis s’oriente vers un suspense teinté d’humour légèrement british et, enfin, vers un drame plus noir à l’étonnant dénouement.
Avec des prises de vue magnifiques soutenues par la musique de Ramsey Lewis Trio (the « in » crowd), le jeu .des acteurs Joachin Phoenix et Emma Stone est sublimé. Le réalisateur sous couvert de fantaisie, de légèreté,  mais avec un cynisme jubilatoire,  pose la question de la « banalité du mal » et de la morale

Où finit la morale ? Où commence le Mal ? Qui est responsable ?
Une allusion sans aucun doute à Hannah Arendt.
François Rusjan

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