Par Anna et Marie G.

Anna : Je viens de terminer Deux soeurs de David Foenkinos.

Marie : Tu as aimé?

Anna : Je suis surprise. Je n’ai pas reconnu le Foenkinos de La
délicatesse
ni même de Charlotte.

Marie : Alors ça ne t’a pas plu?

Anna : Je ne dis pas ça du tout. Au contraire . Mais j’ai été comme
suffoquée par l’atmosphère du roman.

Marie : Suffoquée? C’est un peu fort quand même. Tu exagères toujours.
Je dirais plutôt que le roman peut nous déstabiliser. C’est vrai que
le personnage de Mathilde vit plutôt mal sa rupture. C’est lourd.

Anna : Cette rupture justement elle étouffe, elle coupe le
souffle.D’ailleurs Mathilde en reste sans voix. Une simple phrase,
prémonition de la rupture, et voilà que cette femme en perd presque la
parole. Pourtant elle est spécialiste des mots . Prof de français elle
étudie L’éducation sentimentale avec ses élèves de 1e. Elle doit s’y
connaître pour exprimer le chagrin. Mais là pas du tout! Comme quoi…

Marie : Toi c’est ta rancune contre les profs de français qui remonte à
la surface non?

Anna : Encore une fois tu dis n’importe quoi. Mathilde au commencement
du roman je la trouve  déjà un peu glaçante. D’accord elle souffre,
elle va de plus en plus mal, elle sombre. Mais dès le début elle est
inquiétante. Tu la penses chaleureuse avec les autres ?

Marie : Je ne sais pas.  J’ai tendance à la comprendre. À lui pardonner
à cause du chagrin.

Anna- Tu es bien naïve! Je crois qu’il y a  en elle quelque chose de
tordu. Elle n’est pas une victime comme on peut l’imaginer.

Marie : Tu dis ça parce que tu as lu le roman et que tu en connais la fin.

Anna : Non. Dans ses relations au lycée il y a quelque chose qui sonne
faux. Et l’épisode avec son élève Mateo éclaire déjà la suite du
roman…

Marie : Elle est en dépression. Elle n’est pas aidée surtout.

Anna : La psychiatre est plutôt glauque ! Mais elle a sa sœur ! On
dirait qu’elle ressent du mépris et de la condescendance pour Agathe.
Mais cette sœur est bien présente . Et au moins elle n’est pas
compliquée.

Marie : Mathilde est maladivement jalouse tout simplement.

Anna : Je suis bien contente que tu ne sois pas une sœur comme
Mathilde. Ça fait froid dans le dos.

Marie : Foenkinos s’est vraiment renouvelé . Je ne l’attendais pas dans
ce registre. J’ai lu son roman d’une traite.

Anna : Tu ne comprends pas décidément… Moi non plus je n’ai jamais
reposé le livre. J’avais hâte de connaître la fin. Je sentais monter
la tragédie . Il y a une telle tension psychologique. Ça ferait
sûrement un bon film.

Tu as entendu ce matin Fabrice Luchini chez Trapenard ? Justement il
joue dans Le mystère Henry Pick adapté de Foenkinos. On ira?

Marie : Oui. Si tu ne me pousses pas dans les escaliers d’ici là …


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