Une histoire d’amour manquée, des réminiscences, une vie secrète et une quête de vérité. Avec La vraie vie de Cécile G., François Caillat livre un roman aussi beau qu’étrange. Un entrelacs délicat entre littérature et souvenirs.

Musanostra recevra François Caillat à Bastia, au mois de février dans le cadre du Festival du cinéma italien.

Par : Marie-France Bereni-Canazzi

Avec La  vie privée de Cécile G , paru récemment chez Gallimard, François Caillat nous invite à saisir le rôle de la littérature.

 Le narrateur, Denis, se souvient de l’émoi provoqué en lui par la vision de la jeune Cécile, alors qu’il a 14 ans et traine avec un camarade dans le 17e arrondissement.   

Cette fille fréquentait le même établissement que lui : quelque chose en elle le captive, il voudrait l’aimer, en être aimé. Après certains balbutiements et ratés , comme elle semble avoir de l’intérêt pour lui, il lui donne un rendez-vous auquel il se rend seul.

Un embryon d’aventure

Tout se passe à merveille, sauf qu’il n’ose l’embrasser, et il se propose de rattraper le temps perdu à Plymouth ; en vacances scolaires linguistiques au même endroit, les deux adolescents se promettent à mi-mots de beaux moments à venir.

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Mais cet été là, Denis n’est pas appelé dans sa famille d’accueil. Cécile semble avoir oublié sa promesse et leur flirt se finit. Rentré à Paris, il se remet de cet embryon d’aventure.

De Cécile il savait qu’elle vivait avec un homme qui conduisait une voiture décapotable, qui avait plus que l’âge d’être un amoureux à voir ses tempes dégarnies ; son père sans doute, qui devait être architecte. Son adresse, il s’en souvient, elle habitait au 35.   

Mais le temps passe, Denis évolue, connait des filles, des amours éphémères, avec toujours au cœur le coin du souvenir de Cécile.

Le démon de son premier amour

Devenu adulte le démon de son premier amour le reprend ; habite t-elle toujours là ? Qu’est-elle devenue ? Grande ? Plutôt blonde ? Sa mémoire lui joue des tours.

Jusqu’au jour où elle réapparait, au même endroit, adulte, changée mais l’émoi premier refait surface et le fil distendu par les années tout à coup se retend, la tension est très forte et la quête reprend de plus belle. 

Il mène une enquête, veut en savoir plus ; qui est la femme qui l’accompagne ? Son père est-il décédé ? Mais ce qui va le bouleverser c’est qu’elle appelle un enfant , son fils, de dix ans par son prénom à lui, Denis. De là à penser qu’il s’agit peut-être de son fils qu’il aurait conçu une nuit d’ivresse dont il a oublié tant de détails. 

Une construction qui fascine, beaucoup de talent chez ce nouveau romancier. À nouveau les choix des publications à L’infini ne déçoivent pas.

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