My name is Croft, Andrew Croft
Quand on évoque l’histoire des Services secrets de Sa Majesté, le nom qui vient immédiatement à l’esprit est celui de Bond, James Bond, OSS 117, la créature de Ian Fleming devenue célébrissime grâce à la trentaine d’adaptations au cinéma, et au charisme de la dizaine de stars qui l’ont interprétée.
Dans son ouvrage qui vient de paraître, Jean-Pierre Girolami, journaliste bien connu par ses chroniques hebdomadaires toujours soignées et documentées, nous révèle des faits d’armes d’un autre agent secret, mais bien réel celui-là, Andrew Croft.
Croft était un sportif de haut niveau. Son exploit le plus remarquable, longtemps inégalé, fut la traversée du Groënland à bord de traineaux tractés par des chiens, une expédition extraordinaire qui lui valut la « British Sovereign’s Polar Medal ». Cette distinction prestigieuse n’était accordée qu’à certains des plus grands explorateurs du monde, tels Sir Edmund Hillary et Sir Vivian Fuchs, pour n’en citer que deux.
L’autobiographie de Croft, intitulée A Talent for Adventure, a été publiée en 1991, sept ans avant sa mort. C’est ici qu’intervient Jean-Pierre Girolami. Il a eu la bonne idée d’extraire de cette autobiographie le passage qui concerne la mission en Corse de Croft, ou pour mieux dire à Bastia, de septembre 1943 au
mois d’août 1944. Girolami a augmenté ce document de base par des archives privées, d’autres ouvrages, et des entretiens personnels avec un historien anglais ; il situe le contexte en évoquant la grande misère de Bastia ; Bastia libérée, mais Bastia éventrée par les bombardements, non seulement dans le quartier du Nouveau Port, mais aussi dans le haut du boulevard Paoli, où le « Vieux Lycée » a perdu une aile, Bastia où les habitants rationnés, privés d’eau, de gaz et d’électricité errent parmi les gravats des immeubles éventrés.
Jean-Pierre Girolami nous livre ici des révélations inédites en français, et détaillées, sur les opérations extrêmement dangereuses d’infiltration et d’exfiltrations d’agents chargés de harceler les armées ennemies qui s’efforçaient de remonter vers le nord. Sans cet ouvrage, on n’aurait jamais pu soupçonner l’importance d’une villa paisible et cossue du quartier de Montepiano comme Q.G. des services secrets combinés, britanniques, américains et français, ni de la présence à Bastia d’une star d’Hollywood comme Douglas Fairbanks Junior, qui venait d’ailleurs de tourner The Corsican Brothers, ni de la personnalité héroïque du major Andrew Croft, surnommé « le gladiateur de Churchill ».
Croft lui-même a affirmé que s’il avait pu revivre un chapitre de sa vie pendant la guerre , il aurait choisi sans hésiter son séjour en Corse. Il aurait donc pu signer sa déclaration d’au revoir à l’île, en été 44, en écho du titre de l’un des plus grands succès commerciaux des films de James Bond: « From Bastia, with love ».
Texte rédigé par Francis Beretti
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