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« Rien de plus grotesque, et au fond, de plus lamentable, que les airs de miséricorde hautaine ou de compassion navrée des gavés du monde »: Léon Bloy, Le Désespéré

EXTRAITS – Julien Battesti nous propose un extrait du Désespéré de Léon Bloy dans lequel le « pèlerin de l’Absolu », par le ton polémique qui est lui est propre, s’attaque au triomphe de la bourgeoisie jusque dans la fréquentation des lieux sacrés.

Marchenoir, le moins curieux de tous les hommes, n’eut aucune hâte de visiter en détail la Grande Chartreuse. Il trouvait passablement ridicule et basse l’exhibition obligée d’un pareil tabernacle à des touristes imbéciles, dont c’est le programme de passer par là en venant d’ailleurs, pour aller en quelque autre lieu, où leur sottise ne se démentira pas, jusqu’au moment où ils se rassiéront, plus crétins que jamais, dans leurs bureaux ou dans leurs comptoirs. Il ne pouvait se faire à l’idée qu’un avoué de première instance, un fabricant de faux cols, un bandagiste ou un ingénieur de l’État, eussent une opinion quelconque, même inexprimée, en promenant leur flatulence dans cet Eden.

Au dix-huitième siècle qui fut, sans comparaison, le plus sot des siècles, on s’était persuadé que tous les moines vivaient dans les délices, que l’hypocrite pénombre des cloîtres cachait de tortueuses conspirations contre le genre humain, et que les murailles épaisses des monastères étouffaient les gémissements des victimes sans nombre de l’arbitraire ecclésiastique.

Au dix-neuvième, la bêtise universelle ayant été canalisée d’une autre sorte, cette facétie lugubre devint insoutenable. L’horreur se changea en pitié et les criminels devinrent de touchants infortunés. C’est ce courant romantique qui dure encore. Rien de plus grotesque, et au fond, de plus lamentable, que les airs de miséricorde hautaine ou de compassion navrée des gavés du monde, pour ces pénitents qui les protègent du fond de leur solitude et sans l’intercession desquels, peut-être, ils n’auraient même pas la sécurité d’une digestion !

Scontru in caffè, le compte-rendu d'Anne-Marie

U primu caffè bislingu di Musanostra per sta stagione avia 3 invitati : Père Gaston Pietri et Jacline Guerrini, Jean Michel Neri ci annu fattu l’ amicizia di vene tra di noi per parlà di i so libri. Ringraziemu i nostri partenari : Stefanu Celeri è a squadra bravissima di u BISTROT des VOYAGEURS in Bastia e librerie PAPI è ALBUM. Assaghju filisoficu chi piglia a forma di un dialogu trà dui amichi, una « disputa » chi li permette di sprime u so parè ingiru à a fede cristiana.

Conversations entre Gaston Pietri et Jacline Guerrini

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Jacline revendique son statut d’incroyante suite à une prise de conscience soudaine. Elle reproche au Christianisme d’ avoir déformé  son rapport au réel  l ‘accès à l’ au-delà le lui ayant rendu méprisable car il se détourne de sa condition de mortel. L’homme finit par se bercer d’illusions, se soumettre au dogme, dans l’oubli de soi, l’effacement devant le divin,  la condescendance envers les autres vivants non humains (en particulier les animaux )… Cette foi en somme lui donne un sentiment de toute puissance qui le pousse à renier ses modestes origines.

De son côté, Le Père Gaston Pietri revendique son engagement, sa proximité à Dieu : La vie est un don, croire réconforte et donne du sens à l’ existence ( particulièrement dans le malheur , l’adversité ). La prière est un espace de communication avec le Créateur. Sans renier la dignité des non-humains, du fait de sa conscience morale, l’homme se sent privilégié comme élu parmi les autres êtres-vivants. Mais le dialogue avec Dieu n’exclut pas Gaston Pietri du reste du monde, car sa foi est personnelle avant d’être ecclésiastique ; et de ce fait, en tant que penseur, il se montre réactif voire critique envers certains dogmes qui empêchent l’ Église d’ évoluer.

Cette CONVERSATION tente ainsi de déterminer, à partir de deux points de vue opposés, la place de l’ Homme au sein d ‘un tout. Le dialogue entre ces deux brillants intellectuels ( dont les échanges m’avaient semblé difficiles à suivre par moments) a pris tout son sens devant notre assemblée. Jacline Guerrini et du Père Gaston Pietri, complices,  chaleureux , ouverts au dialogue, ont permis un échange animé et constructif . Elle est pragmatique et rationnelle, il suit les chemins tranquilles de la spiritualité, mais, à n’ en pas douter, comme ils aiment la vie, le débat, les idées, chacun s’est enrichi du discours de l’ autre et a su le transmettre à l’ auditoire .

Une phrase de leur Conversation nous a permis d’ enchaîner  sur le deuxième ouvrage de la rencontre: 

« SELON LA GENESE , L’HOMME EST GARDIEN DE LA NATURE » 

La Peau de l’olivier de Jean-Michel Neri

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U primu libru di l’ autore, un picculu rumanzu , quasi un contu , a storia di un vecchj’ alivu « una catedrala », « un patriarcu » natu tant’anni fà !

U tittulu è a prima parte portanu  a  dimensione umana di u  persunnaghju principale, l’ Alivu : U so nome , a so coghja, è so parolle   tistimognanu  di a so vita , di a so storia :   l’ origine, a nascità , a famiglia, a vità suciale ( i scontri cun  l’ animali, l’ élémenti naturali è l’ omu ,è ferite, l’ abbandonu, a prova di l’ insetu ).

Tante disgrazie, tanti cumbatti … Mil’ anni di resistenza è di forza  ! In seconda parte , Andria , un ghjiovannottu,  decide di fà a cultura di l’ aliva , è tandu a storia piglià un altr’ andatura… Cun stu testu, Jean Michel Neri rende un omaggiu forte a a natura : a dimensione simbolicà hè maio , postu chi a narrazione si doppià di a refflessionne filosofica : L’autore cunosce u sujjettu ( l’ arburru ghjè u so mistieru) , ma cunosce ancu l’ Omu, a so bestialità, u so cattivu stintu. E cusi si sente tuttu  u so amore, u so penseru, a so voglia di salvà la !

Qualchi parolle ancu nantu a simplicità, a puesia di a scrittura , certe spressionne o fiure  chi facenu suridde : « mes filles » (l’ alive ), «  vertige chlorophyllien »,  « singe nullissime » ( l’ omu !!!) « oléicide » , « berger des arbres » ( Cosimu ), «  concurrence racinaire »… s’hè parlatu ancu di Minoru per scopre stu bellissimu rumanzu, leghjite l’ articulu di u scontru litérariu a I Palmiers ( 2015 ).

Informations utiles

Gaston Pietri, Jacqueline Guerrini, Conversation, Ajaccio, Albiana, 2016, 80p, 12 euros.

Jean-Michel Neri, La Peau de l’olivier, Ajaccio, Colonna, 109p, 15 euros.

Rencontre entre Laurent Gaudé et Marc Biancarelli

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Vous êtes tous cordialement invités le 1er octobre 2016 à une rencontre littéraire entre Laurent Gaudé et Marco Biancarelli . Organisée avec le concours de la mairie de Bonifacio, celle-ci se déroulera à l’espace culturel Saint-Jacques, au cœur de la ville, à partir de 17h30 et sera suivie d’un apéritif dinatoire offert par la municipalité. Grâce à la librairie porto-vecchiaise « Le Verbe du soleil », une séance de dédicaces vous est proposée. 

Il s’agit là d’une des rares occasions de voir l’auteur du Soleil des Scorta, Prix Goncourt 2004, de La Mort du roi Tsongor, prix Goncourt des lycéens 2002, ou encore d’Eldorado et de bien d’autres titres présenter Écoutez nos défaites, son dernier roman publié chez Actes sud, Ensuite, il s’agit du premier entretien entre Laurent Gaudé et Marco Biancarelli, édité également chez Actes Sud, auteur d’Extême méridien, de Murtoriu, ou encore du très remarqué Orphelins de Dieu, prix « Révélation » de la Société des Gens de Lettres 2014 et du Prix du Livre corse 2015. 

Lors de ce moment de dialogue, il sera question de la genèse des romans, de goûts littéraires ou encore de leurs dernières lectures . Ce sera sans doute l’occasion, pour ceux qui connaissent déjà les oeuvres de ces deux auteurs, de déterminer les points communs entre leurs oeuvres, de réfléchir sur le sens de l’amour, de la mort, de la guerre, de la mythologie et bien sûr de la mémoire, de l’identité et de l’histoire, dans un espace, la Méditerranée, qui fascine et inspire en même temps qu’il inquiète et questionne. La littérature est une fête. Vous y êtes conviés!

Loviconi, en circonstance

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Dans son premier ouvrage, Déclarations, Colomba Loviconi se livre à l’exercice poétique de la circonstance, exercice que l’on pourrait résumer par un verbe, s’exprimer; car déclarer, ce n’est pas uniquement rendre publique une parole, ce n’est pas seulement la demander dans le champ littéraire, ce qu’un premier recueil, après tout, exige, déclarer consiste surtout à sortir de soi, à mettre à distance sa vie dans le but de l’expliquer. C’est ce dévoilement que nous devons retenir du sujet lyrique, ce dévoilement qui s’accomplit à travers un rituel de parole propre au deuil, ce dévoilement marquant le passage de la poétesse de l’enfance à l’âge adulte. Ainsi, la poésie de Loviconi, de la déploration de sa maison familiale aux regrets adressés au père défunt, en passant par les rapports ambivalents que celle-ci entretient avec l’objet amoureux, toute la poésie de Loviconi s’intéresse non pas à ce qui a disparu, mais à ce qui vit, caché devant nos yeux, caché en nous, tout ce qui est dicible dans l’indicible et qui, selon Heidegger, définit l’acte poétique. En d’autres termes, tout ce qui contribue par un acte de parole à prolonger le lien déchirant qu’une poétesse tente de conserver avec un Éden qu’elle ne reconnaît plus.

Extrait

Place Jemaa el fna

J’ai déjà été ici auparavant./Bruits incessants, vacarme enjoué./Ciel rose et soleil orangé./La tombée du jour laisse place à la vie nocturne./Agitation ininterrompue./Ces rues familières ma ramènent quelques années /en arrière./Je les ai traversées à maintes reprises./Ces odeurs douces et épicées me rappellent la / jeune fille que j’étais./ Les voix de part et d’autre, n’ont pas changé./Les calèches colorées et les chauffeurs épuisés qui/sillonnent la route non plus./Dans un élan romantique et innocent, les souvenirs/d’autrefois envahissent mon esprit./Le Palais des Roses n’est pas si loin./Mon coeur s’emballe./Oui tout est là comme avant.

Sur la place Jemaa el fna,/c’est mon amour qui n’est plus.

Informations utiles: 

Colomba Loviconi, Déclarations / dichjarazioni, Ajaccio, Colonna, coll. « Poésie », 2016, 63p., 10 euros.

Louis Sanders, invité du prochain café littéraire

Dans le cadre du café littéraire que nous consacrons au polar, à la rentrée littéraire et aux coups de coeur de l’été, jeudi 15 septembre 2016, nous voulions présenter les romans de notre invité, l’écrivain Louis Sanders.

Présentation de l’auteur

Romancier, essayiste, traducteur, docteur en Sorbonne, cet anglophile spécialiste de l’Angleterre des 1890-1945 a commencé sa carrière dans le polar avec le roman Février, publié aux éditions Payot en 1999. Le roman raconte une série de meurtres commis dans la famille Caminade, en Dordogne. L’auteur a su parfaitement faire de la Dordogne la terre nouvelle du polar au point de se voir remettre en 2002 le Grand Prix du Roman noir français du Festival du film de Cognac pour Passe-temps pour les âmes ignobles. Son dernier roman, Auprès de l’assassin, publié cette année aux éditions Rivages s’inscrit dans cet élan en mêlant une société anglaise bourgeoise à la vie difficile, parfois austère, des campagnes périgourdines.

Bibliographie

Louis Sanders, Février, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages noir », 1999, 195 p., 8,15 euros.

Louis Sanders, Passe-temps pour les âmes ignobles, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages/noir », 2002,  187p., 8,15 euros. 

Louis Sanders, Auprès de l’assassin, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages/noir », 2016, 200p., 7,50 euros.

Le rêve, l'autre réalité; une critique de Sandrine Mège

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Présentation de l’ouvrage

Cet ouvrage est né de l’exploitation d’un millier de rêves recueillis par le docteur André-Jean Bonelli au cours de sa collaboration avec la revue l’Inconnu. Un livre très intéressant, à découvrir.

Les rêves présentés comportent une double analyse : psychanalytique, par Christophe di Caro ; et quantique, par André-Jean Bonelli.

André-Jean Bonelli explique le processus complexe de production des rêves et celui-ci s’est aperçu que le mécanisme onirique obéissait aux lois de la physique quantique, expliquant toutes les formes rencontrées, y compris les rêves dits «paranormaux ». Les lois de la physique quantique donnent à l’espace et au temps une valeur différente de celles de notre univers à trois dimensions aboutissant à une question : Le rêve nous fait-il entrer dans une autre réalité ? André-Jean Bonelli, romancier et médecin, ancien attaché d’électrologie dans le service du Pr Chevrot a fait partie du groupe Ark’All animé par le Pr de physique quantique Jacques Ravatin et a créé l’association Argona consacrée aux rêves éveillés dirigés dont le but était de démontrer que le rêve était facteur d’évolution. Christophe di Caro, enseignant en philosophie à l’université de Corse, anime des cafés philo et est le créateur de la Coupe corse de philosophie interlycéenne et interuniversitaire. Parmi les thèmes évoqués : Le rêve est-il la voie royale de l’inconscient? La couverture est une partie du tableau de Jérôme Bosch (1450-1516), L’Ascension vers l’Empyrée.

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L’avis de Sandrine Mège

Qu’est ce que le rêve est-il réalité ? Est-il irréel ? Cet ouvrage nous amène à cette réflexion, dans ce groupe d’études à quatre mains, qui rejoint tous ceux qui ont étudié les rêves, comme Carl Gustav Jung et ses contributions dans ce domaine, qui ont été déterminantes. Un livre très intéressant qui interpelle. Mettez en avant la réalité de votre âme, en pensant à écrire chaque matin vos rêves….

Informations utiles

André-Jean Bonelli, Christophe Di Caro, Le Rêve. L’autre réalité, Paris, Édilivre, 2016, 190p., 16,5 euros (papier) et 1,99 euros (numérique).

«Questions aux arbres d’ici», de Dominique Ottavi

Jeté dans mon carnet, et à la hâte, parcourant la très belle exposition du même nom d’Alexandre Hollan à Lodève, au cours d’«Urgence Poésie » en juillet 2016.

Pas les racines qui comptent, non, seulement les arbres.

Les arbres qui battent la campagne, tombent, se relèvent et s’empalent de leur victoire sur la mort et l’assassinat à gueule de hache et de scie. Demeure toujours la présence de l’arbre, même après sa disparition, et qui prononce le ciel. La sagesse profonde de l’arbre, son initiation, parfaite et complète, font mal à l’arbre, le blessent, mais du même coup le sauvent.

A perte d’arbre donc, l’arbre coupable, désappointé et frondeur silencieux. Palarbre, on mange son pain blanc, tous arbres confondus. Malabarbre, arbre désarbré, changé en lutteur de foire, justaucorps et moustaches tombantes, arbre de vie, jamais de mort.

L’intime certitude que l’arbre dans sa course finira par faire le résumé du ciel et de ses mondes. L’encens du soleil laisse des traînées bleues, jaunes et vertes dans la pénombre d’une canicule inventée. Je revois en filigrane les pierres enfiévrées où s’accroche une lumière engendrée, sans ostentation, par ces branches lourdes, jamais résignées. Je signe les sauf-conduits aux étoiles qui peut-être ne reviendront jamais. Nulle capitulation et nulle insolence. L’espérance jaillit du sol, immobile. Et puis dans l’or du soir d’été les formes se chargent d’étranges couleurs de viandes vives. Bigarrures. C’est un serment que de vivre, tenu avant même que d’être énoncé. Fatras, fouillis calculé, ordonné par la grâce d’une mystérieuse logique visible pourtant à l’oeil nu. Tu t’inclines devant l’élégance du rameau éclaboussé de lumière rentrée et qui te la restitue sur le champ, sans gêne ni remords. Et l’arbre s’exaspère de présence, d’innocence lourde de sens et d’expérience. Filigrane encore, bleu cette fois. Concupiscence blanche. J’égrène mon regard de la plus haute à la plus basse branche. L’arbre redit la lumière. La fait naître de ses entrailles, éclater en « implosante fixe ». Poètes à la dérive devant cette poésie qui se passe de mots. Puisque te voilà à présent incapable de faire la part de l’arbre et la part du monde. « Je suis sûr d’une présence ».

Un'amicizia tra duie isule de Josiane Addis

Poésie écrite en Corse et traduite en Italien, Un’amicizia tra duie isule se présente comme l’expression d’une amitié entre deux îles soeurs. C’est en tout cas l’invitation que Josiane Addis, professeur d’Italien, a souhaité nous adresser.

Version corse

O Sardegna, mea surella,
Tu chì luci cume a stella,
In u celu spampillunante,
Tribulatu è amicante.

E to antiche tradizione,
Si aprenu tale emuzione,
Incise nantu e petre di e memorie,
Per cantà tutte e so glorie.
U to populu scanditu in lu tempu,
Fiurisce nantu à un campu
Chì lega u suveru di a speme,
Tra duie isule dileme.
In una cena sulene,
Tra braccie fratene,
Sazie di Corsica e Sardegna,
Nasce un’amicizia eterna.

Version italienne

O Sardegna, mia sorella,
Tu che luci come la stella,
In un cielo scintillante,
Tormentato e amichevole.


Le tue antiche tradizioni,
Si aprono tale un’emozione,
Incise sulle pietre delle memorie,
Per cantare le sue glorie.


Il tuo popolo scandito nel tempo,
Fiorisce sopra un campo
Che unisce il sughero della speme,
Tra isole dilemme.


In una cena solenne,
Tra braccia fraterne,
Sazie di Corsica e Sardegna,
Nasce un’amicizia eterna.

Présentation de Vico Sagone, Regards sur une terre et des hommes

Pour la présentation d’un ouvrage exceptionnel consacré au village de Vico, publié par les Éditions Alain Piazzola, Francis Beretti, Jean-Laurent Arrighi, les co-directeurs de l’ouvrage, et les nombreux collaborateurs, se sont réunis à Vico, le 14 août dernier. 

Présentation de l’éditeur

Cet ouvrage réalisé sous la direction des professeurs Jean-Laurent Arrighi et Francis Beretti réunit les communications de dix-huit auteurs qui portent leurs regards éclairés sur la commune de Vico-Sagone dans des domaines aussi variés que l’archéologie, l’histoire politique, militaire, médicale ou religieuse mais également la généalogie, la toponymie, la littérature, la peinture, la sculpture ou encore l’art du vitrail, de l’héraldique, l’architecture et l’urbanisme. Depuis les origines, cette commune, qui joua un rôle majeur dans le centre – ouest de la Corse, est riche d’une histoire singulière et dense mais hélas encore très largement méconnue. Depuis l’Antiquité et pendant plus d’un millénaire, Sagone sera en effet la capitale de l’un des cinq diocèses de l’île alors que Vico, après avoir été la capitale politique des Seigneurs de Leca, deviendra le chef-lieu d’une province, d’une juridiction puis le siège d’une sous-préfecture. Du dernier Comte de Corse Jean-Paul de Leca à Sampiero Corso et son fils Alphonse d’Ornano, jusqu’à Danielle Casanova, Jean-Toussaint Desanti, Petru Rocca, ou Marie Susini, Vico peut se prévaloir d’avoir été une terre propice à la floraison de grands noms de l’histoire ou de la littérature. De ses premières statues-menhirs à l’oeuvre sculptée de Damaso Maestracci en passant par les sublimes peintures italiennes de la collection Fesch comprenant un Giorgio Vasari, cette commune peut également s’enorgueillir de posséder un ensemble d’oeuvres d’art de tout premier plan. L’approche pluridisciplinaire proposée par ces regards croisés amorce, par cette publication, la réhabilitation de la mémoire unique et encore sous-estimée des deux capitales oubliées de ce territoire de la Corse.

Informations utiles: 

Jean-Laurent Arrighi, Francis Beretti et al,  Vico Sagone. Regards sur une terre et des hommes, Ajaccio, Éditions Alain Piazzola, 2016, 659p, 30 euros.