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Petru Santu Leca Fiori di Machja Edition critique par Christophe Luzi Albiana 2018  

          


par P. Alibertini

 

Petru Santu Leca est un auteur corse assez mal connu que cet ouvrage, paru il y a quelques mois aux éditions Albiana, a le mérite de faire reconnaitre comme l’un des grands poètes de l’île.

Homme dont la discrétion était presque légendaire, originaire d’Arbori, l’auteur de la célèbre chanson « Sott’à lu ponte » a mené une carrière de professeur d’italien, d’abord en Corse, puis à Nice. C’est d’ailleurs à Nice qu’il termina prématurément sa carrière puisque la mort vint le faucher après une courte maladie. On sait également qu’il était le neveu germain de Santu Casanova et qu’il avait épousé la sœur du professeur Paul Arrighi, fondateur au lendemain du second conflit mondial du Centre d’études corses de l’université d’Aix-en-Provence. Il n’est pas inutile de souligner que Petru Santu Leca avait noué une amitié solide avec Paul Valéry dont les origines paternelles étaient corses.

L’ouvrage dévoile quelques belles lettres de cet échange épistolaire entre les deux poètes. Petru Santu Leca a été le directeur d’une revue littéraire de bonne facture et de bonne tenue, L’Aloès, dont il fut difficile de rassembler toute la collection, ce à quoi s’est employé le jeune enseignant de l’Université de Corse, Christophe Luzi.

C’est à la faveur de la découverte de certains de ses cahiers et de ses papiers inédits que Christophe Luzi a jugé que cette œuvre méritait une plus grande reconnaissance et s’est engagé dans une publication des textes, pour l’essentiel des pièces versifiées, écrites en corse ou en français, accompagnées de quelques textes en prose.

On découvre une œuvre de qualité, une œuvre délicate et classique qui reflète une époque révolue, un auteur qui, sans être fermé aux courants littéraires de son temps, s’inscrit dans la veine traditionnelle de la poésie corse de la première moitié du vingtième siècle, avec pour thèmes de prédilection la nature, l’amour, la mort, le temps qui passe…

Christophe Luzi a travaillé à montrer que malgré l’oubli qui avait un peu perdu ce nom, sans doute du fait de l’humilité de cet intellectuel, il y grand intérêt à le lire aujourd’hui car il constitue un pan important de notre patrimoine littéraire et plus largement culturel. Avec une grande finesse d’analyse, Christophe Luzi montre aussi combien la recherche gagne à (re)publier et mettre à disposition d’un large public les œuvres complètes des auteurs marquants de notre histoire littéraire. Cet effort doit être salué.

Pour présenter cette œuvre et l’étude critique qui l’accompagne, il a consulté de nombreuses archives, s’est souvent déplacé en Corse mais également dans les bibliothèques et les centres d’archives du Midi de la France. Un grand merci à lui pour cette entreprise menée à bien qui nous permet ce plaisir de lecture et de connaissance supplémentaire.

 



Agenda du début de 2019 : Rencontres, conférences, dédicaces…

          

12 janvier, 17h, Musée de Bastia

Samedi 12 à 17H, Musée de Bastia, Auditorium, conférence de Jean-Guy Talamoni à l’occasion de la parution de son essai Le Républicanisme corse (Albiana )  . Entrée libre, librairie sur place , dédicaces, apéritif.

Rendez-vous MUSANOSTRA AVEC DATES, HORAIRES, LIEUX…

Samedi 12 janvier ,à 17H au Musée de Bastia : conférence/dédicaces de Jean-Guy Talamoni, suivi d’un apéritif 

19-01,16H30, à AL Oenothèque Bastia (rue Notre Dame de Lourdes), dédicaces auteurs de Corses de la diaspora , en présence du responsable de l’association Corsica Diaspora, dont le président était Edmond Simeoni !

Mardi 05-02, à 14h30, salle des congrès, théâtre de Bastia, rencontre avec l’écrivain Simonetta Greggio au Festival du Film italien de Bastia, avec la participation de Jean-Noël Pancrazi

2018 : 3e rencontre au Musée de la Corse avec Jérôme Ferrari- Mercredi 14 novembre ,

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Compte rendu Jérôme Ferrari

Jérôme Ferrari, dernier invité le 14 novembre du cycle de conférences littéraires « Voyages, exils et identités »  organisé au Musée de la Corse par la médiation culturelle, en partenariat avec notre association, MusaNostra, a abordé le thème frontalement : il a tout simplement raconté sa vie. Une vie d’exil, de voyages et de recherches autour de l’identité corse. Un sujet donc fait pour lui et un joli moyen pour nous de revisiter ses personnages et ses intrigues romanesques, assis, groupés dans la salle confortable du Musée, progressivement assombrie par la nuit. Et comme, le 14 novembre, il y a longtemps que les touristes sont partis, on a eu l’impression de recevoir ses confidences.

Né et « élevé » à Vitry-sur-Seine, une banlieue de l’est parisien, la Corse a longtemps été le lieu de toutes ses vacances, comme il nous le précise pour expliquer qu’il n’avait qu’une envie :  y vivre. Ce qu’il fait une fois ses études terminées.
Cet exil imaginaire, en rien comparable au drame des émigrés, forge un sentiment identitaire qu’il explore dès son arrivée à Porto-Vecchio. Jeune professeur de philosophie, il s’engage dans les mouvements nationalistes au milieu des années 80, au moment où le rêve se fissure de toutes parts. Les bandits d’honneur et les vierges effarouchées n’existent que dans les livres et les hivers à Porto-Vecchio sont longs. La Corse fantasmée a du plomb dans l’aile. Le voilà donc qui saute sur la première occasion pour aller enseigner ailleurs. Ce sera l’Algérie, un pays dont il n’attend rien et qui du coup lui donne tout. L’Algérie lui ouvre les yeux sur la réalité post-coloniale et vues de l’autre côté de la Méditerranée, les revendications identitaires insulaires lui paraissent bien nombrilistes.

Pourtant, Jérôme se sent corse. Il aime la langue qu’il a apprise en écoutant les chansons des Muvrini  dans sa chambre d’ado. Traducteur en français des livres de son compagnon des premières années à Porto Vecchio, Marc Biancarelli , il ne dessine pas d’avenir radieux pour notre île, souhaiterait plus de choses concrètes et moins de symbolique, car l’apparition du symbole signe la mort de la tradition vécue dans le présent.

Quand quelqu’un dans le public lui dit qu’il pourrait être le Houellebecq corse, la comparaison l’amuse. Ferrari, le désenchanté ? Oui, son œuvre l’atteste…

S. Cagninacci

 

E Statinate, festival MusaNostra Vin et littérature se poursuit avec Pierre Lemaitre au Clos Culombu !

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Dans le cadre de son festival E Statinate, Musanostra, l’association culturelle bastiaise poursuit sa route des vins qu’elle a entamée au printemps. C’est ainsi que le Vendredi 27 juillet, elle organisera une rencontre littéraire ayant pour invité le Prix Goncourt 2013 Pierre Lemaitre. Cet événement aura lieu au milieu des vignes du Clos Colombu à Lumio. Comme chaque année Etienne Suzzoni accueille l’équipe de Musanostra et tous les lecteurs. L’année 2018 s’annonce d’ores et déjà comme un grand cru. La venue de Pierre Lemaitre constitue un événement exceptionnel. Auteur reconnu de grands polars traduits dans le monde entier, romancier d’excellence avec Au-revoir là haut qui fut consacré prix Goncourt et transposé par la suite au cinéma en 2017 par Albert Dupontel, Pierre Lemaitre apparaît comme l’un des auteurs les plus talentueux de notre époque. En Janvier 2018 est paru aux éditions Albin Michel, Couleurs de l’incendie, dans lequel il poursuit sa grande fresque historique avec la famille Péricourt. Roman dense et lumineux, dans lequel Pierre Lemaitre mêle ingénieusement le récit au documentaire. Révélant à nouveau sa puissance narrative, il allie la fresque picaresque aux influences du polar. Le lecteur y prend goût, se régale et voilà ce qui fait un bon roman.
Ce Vendredi 27 Juillet, de nombreux lecteurs se presseront au Clos Colombu à l’ombre des arbres admirables, ils écouteront avec bonheur Pierre Lemaitre leur parler de son travail, de ses livres. Comme toujours et avec le savoir-faire qui le caractérise, Étienne Suzzoni aura à cœur d’accueillir cette belle assemblée à partir de 18 heures. À n’en pas douter cela sera l’un des rendez-vous incontournables de l’été.
 

Parrain du concours Musanostra 2016

Pour cette nouvelle édition du concours Musanostra, Marc Biancarelli sera le parrain du concours version française. 

Né en 1968, à Blida, Marc Biancarelli est professeur de Corse au lycée de Porto-Vecchio. Il est l’auteur de nombreux recueils de nouvelles (Prisonniers, Saint-Jean à Patmos, Extrême Méridien), de chroniques littéraires (Vae Victis et Cosmographie) et de romans (51 Pegasi, Murtoriu) dont le dernier, Orphelins de Dieu, publié en poche chez Babel pour cette rentrée littéraire, a reçu le Prix du livre corse en 2015 et le Prix Révélation de la Société des Gens de Lettres en 2014.