par Frédéric Lecomte 

Buddy Holly & The Crickets sont les premiers rockers américain à classer consécutivement leurs trois premiers 45-tours dans le Top 5 anglais.
Ils se démarquent également des autres groupes de rock’n’roll en écrivant et en composant la majeure partie d’un répertoire qu’ils enregistrent en toute indépendance.
Ainsi, Buddy Holly fait-il figure de précurseur dans la technique de doubler sa voix ainsi que sa guitare lors des séances de studio. Il est également un des tout premiers à se donner les moyens de contrôler chaque étape de ses disques : enregistrement, pressage, distribution, et ce, bien avant Frank Sinatra avec Reprise ou les Beatles avec Apple. Bref, et c’est essentiel, Buddy Holly incarne une nouvelle  génération de rockers.

« Sans Elvis nous ne serions rien. »
Une génération baignée de chants religieux, de musique country, de bluegrass et de hillbilly. En 1956, Buddy Holly a vingt ans. Son destin bascule le jour où il va voir et entendre Elvis Presley au Texas. Le spectacle le subjugue, Buddy Holly découvre, ébahi, une autre forme de rock’n’roll, le rockabill et déclare :« Sans Elvis nous ne serions rien. ».

Après un bref passage en studio à Nashville pour la firme Decca, Buddy Holly enregistre la version définitive de « That’ll Be The day » aux petites heures du matin le 25 février 1957.

La chanson est écrite par Buddy Holly et son ami batteur Jerry Allison. Elle est enregistrée dans le studio de Norman Petty qui produit et co signe l’ensemble. « That’ll Be The Way » paraît sur le label Brunswick.

Les Criquets
L’étape suivante consiste à se faire accompagner par un vrai groupe et Buddy Holly
recrute ses Crickets. Les Criquets, nom inspiré par le groupe de Doo Wop, The Spiders, soit les Araignées. Plus tard John Lennon créé les Scarabées en hommage aux Criquets… Ensemble et à la vitesse d’un son tantôt métallique tantôt cristallin, les Crickets obtiennent un succès mondial grâce à des mélodies vocales admirablement charpentées.
Ils se produisent dans les plus grandes émissions télévisées et leur folle épopée est un
véritable conte de fées, ponctué de hits imparables : « Peggy Sue », nom de la petite amie de l’un des Crickets, « Rave On », « Oh Boy », « Maybe Baby « , « It’s So Easy », « Well All Right », « Reminiscing » avec le saxophoniste King Curtis qui se fera plus tard accompagné par un certain Jimi Hendrix, sans oublier « Not Fade Away », bastonnade guitaristique façon Bo Diddley.

Une gloire phénoménale
Au sommet d’une gloire phénoménale, Buddy Holly et ses Crickets passent brillamment l’épreuve de la scène et se produisent au redoutable Apollo Theatre de Harlem. Antre mythique l’Apollo est réservé exclusivement aux musiciens noirs et leur longévité sur scène dépend de l’applaudi maître. Un verdict implacable dont Buddy « petit cul de blanc bec » se sort admirablement.
La tournée des Crickets au Royaume Unis en 1958 préfigure de ce qui deviendra le « son anglais » et de jeunes adolescents tels Mick Jagger, Keith Richards ou John Lennon et Paul McCartney, puiseront dans le répertoire de Buddy Holly reprenant, notamment, « Not Fade Away » au sein des Rolling Stones, ou encore « Words Of Love » avec les Beatles. Signalons pour la petite histoire que Sir Paul McCartney possède, c’était l’un de ses grands rêves, une majeure partie du catalogue des compositions de Buddy Holly. Irrésistiblement attiré par le son de New York où il enregistre accompagné d’arrangements de cordes rivalisant de hardiesse, Buddy Holly doit se séparer de ses Crickets. En effet, fin 1958, les musiciens refusent de s’installer à New York, préférant rester au Texas et Buddy Holly élit domicile dans le légendaire Greenwich Village où, si le destin en avait décidé autrement, il aurait certainement rencontré un jeune homme répondant au nom de Bob Dylan.
Buddy Holly envisage alors une nouvelle vie. Il souhaite se libérer du joug financier de son manager Norman Petty, fonder son propre label et s’ouvrir à d’autres expériences musicales. Il projette notamment d’enregistrer un receuil de gospel et un album de flamenco instrumental.
De telles ambitions ont un coût et pour les financer, Buddy Holly s’enrôle dans une tournée marathon regroupant plusieurs artistes dont Ritchie Valens, The Big Bopper et Dion & The Belmonts. Accompagné à la basse par le génial Waylon Jennings, Tommy Allsup à la guitare et Carl Bunch à la batterie, Buddy Holly met le feu chaque soir au cours de prestations relevant de la sauvagerie.

Mais la tournée est harassante et elle s’effectue dans des conditions climatiques déplorables.

L’étape suivante  par avion
Fatigué, miné par les pannes successives des bus transportant les musiciens , Buddy Holly décide que l’étape suivante se fera par avion. Le 2 février 1959. Un avion privé est affrété pour transporter Buddy Holly et son groupe.

De son côté, Ritchie Valens préférerait rentrer, lui aussi, par avion et non par la route. Il décide de régler l’affaire en tirant à pile ou face avec Tommy Allsup, extrait une pièce de monnaie de sa poche et gagne sa place dans l’avion. Quant à Waylon Jennings, il offre la sienne à The Big Bopper qui souffre d’un gros rhume.

Buddy Holly, Ritchie Valens et The Big Boppper trouvent la mort peu après minuit, lorsque l’avion s’écrase, ne leur laissant aucune chance de survie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *