Dans sa nouvelle série romanesque, l’écrivaine américaine Scarlett St. Clair se réapproprie le mythe d’Hadès et Perséphone tout en insufflant une touche de modernité. Avec parfois des aspects dérangeants.
Par : Elina Marcelli
Ayant déjà lu de nombreux livres et en ayant apprécié certains comme détesté d’autres, j’ai perçu des détails assez dérangeants ; voire même dangereux dans certains livres de romance ou de « new romance ». Un genre de plus en plus lu et apprécié par les adolescents. Notamment par les jeunes filles.
Ma dernière lecture Hadès et Perséphone de Scarlett St. Clair, m’a réellement poussée à aborder ce sujet. La sexualité et la place de la femme dans les romances adolescentes.
Ce livre relate le mythe célèbre de Perséphone et Hadès de façon modernisée, le situant dans le monde d’aujourd’hui. C’est dans une boîte de nuit, le Nevernight, tenu par Hadès, que se fait la rencontre entre les deux dieux. De fait, ils se retrouvent liés par un contrat. Perséphone doit réussir à créer la vie dans les enfers, sous peine de devoir rester prisonnière du monde des morts pour l’éternité.
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La question du consentement
En voyant la superbe couverture et intéressée par le résumé, j’ai commencé ma lecture sans plus attendre. J’appréciais le récit jusqu’à une scène charnelle particulièrement violente, écrite de façon dégradante pour le personnage de Perséphone. En effet, nous avons à faire à une scène censée être une première fois qui n’est absolument pas représentative de la réalité.
S’en suit un passage encore plus choquant. Lorsque la jeune femme est alors réveillée par certains gestes obscènes de son amant. Cela peut être considéré comme une agression sexuelle, seulement, le terme n’est pas mentionné. Et le geste n’est pas considéré comme anormal alors que la question du consentement n’est en aucun cas posée.
Je pourrais parler de ce livre comme d’autres. Par exemple After de Anna Todd, généralement lu et apprécié par les adolescents et même les jeunes adolescentes qui ne sont pas spécialement informées de notion de consentement ni de sexualité et qui pourraient prendre ce genre d’histoires comme la réalité, donc se mettre en danger.
Une représentation erronée de la condition féminine
Le second point important selon moi, c’est le traitement de la femme et son développement. Dans les livres de new romance, les protagonistes féminines sont présentées naïves et sensibles. Et dépendantes de leur amant, manipulables très souvent.
Ceci est encore une représentation erronée de la condition féminine et ce sont des récits que nous pouvons considérer comme misogynes. Car ils reprennent des clichés présents dans la vision patriarcale de la société.
Je voudrais préciser qu’il faut différencier des romans dont les auteurs dénoncent de tels actes par le biais de leur façon d’écrire et de raconter leur histoire. Il faut simplement être alertés et attentifs face à la banalisation de tels propos, très dangereux pour des jeunes n’ayant pas encore conscience de ces choses.
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Bonjour! pour périphériser… dans le même ordre d’idée DR: (dark romance)
Sara Rivens : Captive (trilogie)
Anna Tod: After
Chloé Wallerand : The Devil’s sons
Camille Emmanuelle : Lettre à celle qui lit mes romances érotiques, et qui devrait arrêter tout de suite ;
et ça c’est génial!!!!! maintenant… « danger »…. on a envie de dire : ce sont des fantasmes, et je ne vois pas que tout le monde se suicide après avoir lu Madame Bovary.. Les « BMR » (beaux mecs rebelles) font rêver la midinette qui dort en nous! amitiés! zacasta
Puis surtout que Maupassant était un beau misogyne, sexiste et il faisait passer les femmes pour des objets sexuels malgré son écriture le plus souvent réaliste…