Editions Denoël, 2017
Traduit du norvégien par Marie-Pierre Fiquet
par Philippe Fiori
Une autobiographie, intitulée Mon combat, ce qui se dit Min Kamp en Norvège
Celle d’un célèbre auteur Karl Ove Knausgaard qui raconte sa formation, ses espérances, ses déceptions, la reconnaissance de son statut d’auteur… les amours aussi l’occupent pas mal et la famille, avec laquelle il n’est pas souvent tendre. Six volumes au succès international qui l’ont propulsé au rang d’auteur culte pour bien des lecteurs.
J’ai commencé par le tome 5 (l’avant dernier ) parce que le titre me plait Il pleut sur la ville, encore publié chez Denoël , et parce que j’aime les pavés (plus de 840 pages ) qui racontent l’arrivée des étudiants dans un monde de lettrés ; j’avais dévoré Le Maitre des illusions de Dona Tart, où le narrateur participait enfin d’un monde fermé de quelques happy few fans de l’Antiquité et de ses auteurs, menés par un professeur charismatique en diable.
J’ai vite recherché celui-ci parce qu’il y est question d’un cours pour devenir écrivain, dispensé à la célèbre Académie d’écriture de Bergen. Intéressant avec belles digressions sur la nécessité de lire pour ceux qui veulent écrire et l’évocation d’immenses auteurs comme Bukowski ou Paul Celan.
Dès le début, le prénom, les détails m’ont fait comprendre que le Karl Ove qui rentre fauché de voyage, c’est l’auteur ; mais quelle est la part de mise en scène dans ce récit ? On lit comme un roman l’histoire de ses errances, on le voit tenter de se placer et de se poser en auteur. Ce n’est pas facile, il y parviendra après avoir été repoussé, moqué parfois parce qu’enclin aux clichés…Bien vu, Karl Ove, c’est vrai, peut céder aux clichés.
Un texte qui séduit avec parfois peu de suspense sur plusieurs pages, le quotidien d’un jeune homme qui boit trop, qui nous ressemble, qui doute et idéalise tout en étant souvent trivial.
Un bon livre
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