par Stéphanie Michineau
Cette philosophie désolée a donné naissance, dans l’œuvre de Guy de Maupassant, à des réactions en apparence contradictoires, mais qui sont, en fait, souvent liées à son état physique et mental.
Le sarcasme.
Le jeune conteur de La Maison Tellier et de Mademoiselle Fifi exprime son pessimisme sous une forme généralement sarcastique et brutale. Encore tout imprégné des leçons de son maître Gustave Flaubert, Guy de Maupassant sonde les bassesses du cœur avec une délectation vengeresse, grossit le trait jusqu’à la caricature et se plaît à scandaliser.
La pitié.
Lorsque sa santé s’altère, Guy de Maupassant tend à quitter le ton sarcastique pour se pencher avec sympathie sur la misère humaine. Il peint des bourgeois crédules et niais, mais sans s’égayer à leurs dépens (Monsieur Parent) ; et il évoque avec une émotion contenue la vie misérable des vieilles filles (Miss Hariett) , des malades des vieillards et des gueux.
L’angoisse.
Cependant, le progrès de son mal et l’abus des drogues provoquent en lui de fréquents états d’angoisse dont il cultive les affres et les effets délirants. Plusieurs contes témoignent de son goût morbide pour la peur : il analyse ce sentiment irraisonné qui s’empare parfois de l’âme anxieuse et la fait frissonner comme si une menace pesait sur elle (La Peur) ; il peint des névrosés qui redoutent les bruits la solitude et la nuit (Apparition, Lui) ; un obsédé qui se convainc qu’un être invisible hante sa maison et s’acharne contre lui (Le Horla). Tous ces récits traduisent sous une forme dramatique ou mythique l’horreur anxieuse de Guy de Maupassant devant le mystère insondable de la mort.
Il est mort à 43 ans
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