C’est au son de la Marche Turque de Mozart et de son rondo que Drago Jančar nous raconte la vie d’un violoniste dans Six mois dans la vie de Ciril, chez Phébus.

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À propos de l’histoire

On trouve Ciril dans le métro de Vienne en Autriche, jouant pour les passants, acceptant la pièce que lui donnera systématiquement une vieille dame chargée de paquets. Et le roman commence de cette manière : Le violoniste ne pouvait pas savoir que c’était bel et bien son destin qui descendait d’un pas un peu incertain l’escalier de la station Schottentor. L’homme qui marche d’un pas incertain s’appelle Stefan, va donner une pièce et Ciril va répondre naturellement en slovène. Une conversation s’engage, puis un dîner, puis une nuit, puis des jours  et ainsi de suite, jusqu’à Ljubjana, où Stefan a ses affaires. Quelles affaires ? C’est ce que Ciril, qui devient son conseiller, va explorer.  À la page 96, il se demande encore pourquoi il a suivi cet homme étrange. S’il avait de l’argent, il « pourrait faire quelque chose d’important. Il ne marcherait pas au bord du cercle, il irait au milieu là où tourne l’axe invisible de son rondo». S’il avait suivi et ses rêves, Ciril ne se serait pas fourvoyé dans l’entreprise immobilière douteuse de Stefan. Il aurait pu être ethnologue, ou être admis dans un conservatoire. En six mois, Jančar nous livre le condensé de la vie d’un homme, ses interrogations fondamentales et  la vanité de toute chose.  

À propos de Drago Jančar

Drago Jančar est le plus grand écrivain slovène, le plus européen d’entre eux. Il est en né en 1948.  Il a été Yougoslave avant d’être Slovène. Comme tous les Yougoslaves il a vécu la guerre et la dislocation de son pays.  Comme quelques-uns il s’est porté au secours des habitants de Sarajevo pendant le siège de la ville. Il a l’idée de résistance chevillée au corps. Que ce soit sous Tito, ou pendant la guerre. Les éditions Phébus avaient édité en 2014, Cette nuit, je l’ai vue, un précédent roman récompensé du Prix du meilleur livre étranger.

Christine Siméone-Giocanti, présidente d’AltaLeghje.