Après avoir évoqué son lent retour à la vie suite aux attentats qui ont tué ses amis de Charlie Hebdo dans sa bande dessinée La Légèreté , Catherine Meurisse a laissé de côté le dessin de presse, mais n’a pas perdu son coup de crayon ni son talent pour raconter des histoires avec humour et mélancolie.

Dans Les grands espaces, elle se remémore son enfance dans les Deux-Sèvres. Tandis que ses parents retapent une vieille maison, elle parcourt la campagne avec sa grande soeur s’émerveillant des arbres, des objets et des traditions qu’elles y découvrent. De leurs pérégrinations, naît un musée de clous, de fossiles et de crottes. Les rares excursions hors de la campagne les emmènent au « Fuy du Pou » et au musée du Louvre, où les fillettes admirent… des paysages peints.

La mise en couleur d’Isabelle Merlet transforme chaque case en un tableau de verdure, où se promènent les personnages crayonnés par Catherine Meurisse. Particulièrement remarquables, les doubles pages au crayon et à l’aquarelle révèlent parfois la granularité du papier. C’est d’ailleurs au contact du paradis vert dans lequel elle a grandi que la jeune Catherine a découvert son goût pour le dessin et la caricature.

Le récit est riche en références littéraires et artistiques : Pierre Loti (Le roman d’un enfant), Emile Zola (La faute de l’abbé Mouret) et Marcel Proust sont conviés à tout moment, et ils côtoient diverses évocations aux tableaux champêtres de Nicolas Poussin, Jean-Honoré Fragonard ou Jean-Baptiste Corot.
Bien que l’histoire se déroule au début des années 1990, les réflexions sur l’agriculture moderne, l’urbanisation et les discours des politiciens régionaux ont le même écho aujourd’hui.

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