Auteure de poésies et éditrice, Carine Adolfini s’inspire de la villa di Rutali dans le Nebbiu pour recomposer la mémoire de cette maison qui a résisté aux assauts du temps. Une écriture d’une sensibilité profonde, qui explore à la fois l’absence et le souvenir.

Par : Francis Beretti

Carine Adolfini a déjà publié un essai anthropologique, cinq recueils poétiques et une contribution à un florilège de la poésie corse contemporaine.

Carine Adolfini

Les Cloisons Souples (Arzilla Éditions) est son dernier ouvrage. Il a été inspiré par Rutali. Et plus particulièrement par « La Villa », qui est actuellement et depuis peu une maison d’hôtes. En réalité, « La Villa » avait connu d’autres destinations avant de devenir l’endroit accueillant et confortable contemporain. Comme une école, qui appartenait à l’abbé Casta. Ou bien un lieu de rencontre des « âmes vaillantes », dont Marie-Josée Nat faisait partie. Plus tôt encore, les villageoises s’y rassemblaient pour laver le linge, et s’affairaient dans la magnanerie.

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L’écho des absents

C’est d’ailleurs, à partir du moment où la maison a été abandonnée, que Carine a décidé d’écrire. Elle dit elle-même qu’elle a adopté :

« Forme particulière qui mêle différents langages ».

Les mots, les toponymes, les images, les sensations s’entrecroisent. Comme les sechje entre Funtana Vechja et Funtana Nova, se télescopent.

Carine cite des extraits, des chroniques historiques de Stefano Doria, quand le village a été ravagé. Un itinéraire imaginaire chaotique. Notamment, Joséphine qui remonte de la source d’I Pantani. Ou encore, la forge abandonnée, les outils rouillés de la « Ferrera vechja ». Ou enfin, la maison où les femmes s’affairent sous les mûriers.

Carine perçoit « l’écho des absents ». Elle ravive « les souvenirs qui traversent les pierres ». Elle s’adresse à un interlocuteur mystérieux qui « jette à pleines mains l’enfance sur les cendres ». Au-dessus de ce tissu bariolé mêlant les époques révolues et les saisons au rythme immuable, en surplomb, le vol plané du milan, u filanciu, qui « passe souverain dans le bleu silencieux ».

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