par Jacques Fusina

C’est une confession et une confession des plus véridiques et crues que puisse faire un jeune homme lorsqu’il commence à percevoir la réalité des rapports familiaux, sociaux, amicaux, amoureux ou charnels…Une écriture précise et spirituelle, facile à lire surtout lorsque les lieux et les gens sont très évocateurs pour le lecteur.

Nombreuses allusions à des éléments littéraires, culturels, scènes du lycée, du quotidien sont alors comme des jalons de connivence qui portent assurément leur effet lorsqu’ils touchent à l’histoire des idées et à la politique dans les années de confusion et d’enthousiasme du pays à cette époque où la jeunesse était en révolte sociale.

Les rencontres que fait Claude et qu’il nous décrit par le menu sont pour la plupart des gens très connus, professeurs, intellectuels, culturels célèbres, en dévoilant leurs noms et leurs faits sans tant de manières ni pudibonderie. Même chose pour ce qui concerne la famille : la mère chérie meurt d’abord, ensuite tout empire et surtout les rêves du père qui espérait tant une situation enviable pour ses enfants, si bons à l’école : au lieu de cela les deux aînés Pierre et Philippe tournent mal tous les deux, angoissés par un caractère particulier, un grain de folie que le père estime génétique. Quant à Claude, taraudé lui-même par une sexualité incertaine, il reste maître du récit, en nous offrant toujours une réflexion mi-naïve mi-sage, à propos de chaque attitude humaine rencontrée sur sa route.

Musanostra 2010


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