par Sam Bozino 

Nous sommes en 20.., un cataclysme a bouleversé la vie sur terre : la grippe de Géorgie a ravagé l’humanité en quelques semaines, et seuls un ou deux pour cent des humains ont survécu
Tout ce qui faisait la modernité, transports et moyens de communication liés à l’électricité, a disparu. Aux alentours des villes et sur le bord des routes, des files de véhicules abandonnés, avec les cadavres de leurs occupants qui avaient tenté de fuir…

Nous allons nous attacher à plusieurs personnages qui ont en commun le fait d’avoir gravité autour d’un acteur disparu quinze jours avant la catastrophe, Arthur Leander. Celui-ci est mort en interprétant le rôle-titre du Roi Lear à Toronto. A ses côtés figurait une fillette, Kirsten, qui jouait un rôle muet dans la pièce ; après avoir perdu son frère, elle va survivre à l’épidémie, et rejoindra par la suite une troupe itinérante nommée la Symphonie (parce qu’elle réunit musiciens et acteurs), qui tourne autour de la région des Grands Lacs. Cette troupe organisée autour de « la chef d’orchestre », s’obstine, dans un monde tombé en déshérence et où règne le chacun pour soi, à présenter tous les deux ou trois soirs, un programme Beethoven et Shakespeare : sur la caravane de tête, un véhicule reconverti et tiré par des chevaux, figure d’ailleurs la devise Parce que survivre ne suffit pas. Un soir, après le passage de la Symphonie dans une localité plongée dans le silence et où règne un inquiétant personnage qui se fait appeler le Prophète, plusieurs membres de la troupe vont disparaître inexplicablement. On suit avec appréhension Kirsten et un de ses compagnons, séparés de la troupe, dans leur errance : parviendront-ils à retrouver leurs camarades, et rejoindre un ancien aéroport que la Symphonie s’est donné pour destination ?
Dans ce lieu reconverti en petite ville vit une communauté organisée, et l’ami de jeunesse d’Arthur, Franck, y a créé un musée du monde d’avant la Catastrophe, où sont rassemblés tous les objets désormais sans usage, tels les ordinateurs, téléphones, téléviseurs et autres cartes de crédit.

Ce roman dystopique à la construction subtile est très prenant ; son titre fait référence à un album d’aventures imaginé et dessiné par une des anciennes maîtresses d’Arthur, dont il n’existe que deux ou trois exemplaires et que Kirsten garde avec elle comme un talisman de l’ancien monde ; un autre a été confié au fils d’Arthur, mais on ne peut en dire plus…


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