UN EVENEMENT LITTERAIRE MAJEUR

Qui à travers des échanges entre New York, Santa Cruz (Californie) et Bastia vous feront partager des moments de poésie,

de littérature et de culture.

Il s’agit d’engager un dialogue entre des auteurs des Etats-Unis et des poètes corses…

Rendez-vous unique et privilégié qui permettra de faire connaître les créations corses aux Etats-Unis et la littérature américaine en Corse.

Les initiateurs de ce projet George WALLACE, poète américain et Catherine SORBA réalisatrice ont choisi MUSANOSTRA pour cette expérience unique de partage de créations à travers les Continents.

La Corse, à travers MUSANOSTRA est fière de présenter, grâce à cet évènement majeur 3 de nos poètes :
Patrizia GATTACECA, Stefanu CESARI et Jacques FUSINA.

Alors, rejoignez notre session ZOOM, ce samedi 11 Mars à 18 heures en vous connectant sur le lien https://us02web.zoom.us/j/81239894695  

Partager, dépasser les frontières, découvrir des « ailleurs » est l’essence même de la littérature et de la poésie.

y

POETS BUILDING BRIDGES : A TRIANGULATION PROJECT

« THE WALT WHITMAN BIRTHPLACE », GEORGE WALLACE, poète américain & CATHERINE SORBA, réalisatrice, MUSANOSTRA vous invitent dans le cercle des poètes du monde qui tissent des liens par-delà les frontières et les fuseaux horaires. L’événement a lieu à BASTIA : ce projet artistique et culturel original inauguré en Mars 2022 a pour moteur d’engager un dialogue entre des communautés d’auteurs aux USA et à travers le monde. Sur la base d’une expérience partagée en petits groupes, trois communautés distinctes et bien définies d’auteurs engagent un dialogue via des « ZOOM Sessions du samedi » afin de partager leurs créations et ainsi favoriser de nouvelles interactions artistiques.   

BASTIA/NEWYORK/SANTA CRUZ CA, vous donnent donc rendez-vous pour un moment unique d’échanges et de poésie où trois poètes-auteurs corses, écrivant en langue corse, feront résonner la voix de la Méditerranée Outre-Atlantique ! La session ZOOM sera diffusée en direct sur INTERNET ce samedi 11 mars et par la suite, disponible sur YOUTUBE en rediffusion.  

Pour voir le programme de cette action ou pour nous rejoindre le 11 mars à 18h, heure française, un clic sur ce lien ZOOM

https://us02web.zoom.us/j/81239894695

https://www.waltwhitman.org/events/poets-building-bridges-series-2-march-2023-santa-cruz-casparring-corsica-nyc-livemag/

BASTIA :   

Stefanu Cesari    

Jacques Fusina   

Patrizia Gattaceca   

Modérateur Catherine Sorba   

NEW YORK/livemag ! :   

Greg Cosby   

Eve Packer   

Modérateur Jeff Wright   

SANTA CRUZ CA : SPARRING :   

Cathyann Cusimano  Lynn Rogers   

Modérateur Daniel Yaryan

JACQUES FUSINA

Jacques (Ghjacumu) FUSINA (né en 1940) est un écrivain et poète parmi les plus marquants de la
nouvelle littérature corse, cette génération du renouveau (riacquistu) qui a su redonner à la création en
langue corse un élan bénéfique dès la fin des années 1970.
Universitaire, il a publié plusieurs ouvrages très divers (en corse ou en français) où entrent des poèmes ou
des essais, des récits, des nouvelles, des romans, des proses journalistiques, des traductions, des chansons
(plus de deux cents textes mis en musique et interprétés par la plupart des chanteurs insulaires)

Bibliographie en domaine poétique :
Soleils revus poèmes (PJ.Oswald, Honfleur, 1969) ; E Sette Chjappelle poèmes et proses en corse (Albiana, Levie, 1986) Prix
de la Région, Prix du livre corse ; Contrapuntu ( livre d’art) poèmes et calligraphies ou peintures de Peter Berger (La Marge,
Ajaccio,1989) ; Versu Cantarecciu, textes de chansons en corse (Albiana, Ajaccio, 1996) ; La poesia corsa (présentation
critique en italien) (Erbafoglio, Cagliari, Sardaigne, 1995) ; Une Anthologie de Rencontres (coll.) poèmes traduits du corse
(Farrago Léo Scheer, Paris, 2002) ; Retour sur images (recueil de poèmes en français ou traduits du corse), Sammarcelli
éditions (2005) ; Corsica un’isula chì canta (en coll. avec Gerda-Maria Kühn et Harald Zeiher), recueil illustré trilingue de
chansons en fr./corse/all., Sammarcelli (2007) ; Corsica, neru è biancu , (poèmes) (fr., corse, all.) sur des gravures de
H.Zeiher, Sammarcelli (2012) ;
Sans compter la participation à une cinquantaine d’anthologies poétiques diverses.

Contact:
jacques.fusina@orange.fr 

PATRIZIA GATTACECA

C’est peut-être Jacques Thiers qui a défini le mieux l’expression de Patrizia « Dans les accents d’une voix où la Corse d’hier et d’aujourd’hui se mêlent et se confondent, on
se souvient du temps où la poésie ne faisait qu’un avec le chant. » 

Patrizia GATTACECA est une artiste d’une grande sensibilité. Rien ne peut empêcher
cette créatrice authentique et originale, valeur sûre de la culture corse et pionnière du Riacquistu*, de briller dès qu’elle s’exprime. Poète, comédienne, auteur-compositeur
interprète, co-fondatrice entre autres du groupe mythique Les Nouvelles Polyphonies
Corses
, Patrizia poursuit dans ses créations l’exploration de l’âme humaine. Son cheminement a produit une oeuvre substantielle. 

À la couleur particulière de sa voix empreinte des accents d’ici, Patrizia joint une curiosité artistique et intellectuelle qui est toujours une source de surprise pour son public. Capable d’écrire et de composer, elle est à la fois spontanée et profonde, créative et érudite. Toute de délicatesse et de questionnement, Patrizia laisse toujours une grande place au doute, c’est certainement ce qui fait d’elle une artiste des plus attachantes.

Depuis le lycée sous l’impulsion de Jacques Thiers, Patrizia chante. Son nom est associé à plusieurs formations : E duie Patrizie entre 1976 et 1980 ; Fola Fuletta qui allie chant et théâtre entre 1980 à 1984 ; le groupe Ottobre qui ouvre le chant corse au jazz et à la musique fusion entre 1984 et 1988 ; Les Nouvelles Polyphonies Corses, groupe mythique qu’elle co-fonde avec Patrizia Poli qui ouvre la polyphonie corse sur le monde grâce à plusieurs albums aux côtés de musiciens de renommée mondiale et à une prestation remarquée aux JO d’Albertville en 1992. 

Une collaboration fructueuse avec Jean-Bernard Rongiconi . Guitariste et arrangeur des Muvrini pendant vingt ans et jusqu’en 2004, Jean Bernard offre à cette voix magnifique utilisée habituellement en puissance – elle n’en manque pas – un habillage inhabituel qui permet d’en découvrir des aspects jamais entendus. La voix familière de Patrizia y réaffirme sa place prépondérante parmi les plus belles voix féminines corses des dernières décennies. 

Plusieurs albums ont été réalisés au Studio L’Angelina à Valle di Rustinu.

Contact:
gattaceca@gmail.com

STEFANU CESARI

Né en 1973, Stefanu Cesari concentre sa vie
autour de la poésie. Poète de langue française et
de langue corse, il pratique une écriture bilingue
où les langues se répondent. Il est aussi
traducteur de poésie contemporaine, a participé à
plusieurs revues et anthologies [Poésie Première,
Décharge, Koan, Nu(e), 12×2, Recours au poème,
Une Fenêtre sur la mer, Voix Vives de la
Méditerranée, Anthologie de la poésie mondiale…]
et organise les Lectures poétiques du Halo à
Bastia. Il mêle sur scène, lors d’ateliers de théâtre
ou de création sonore, son parler de poète aux
espaces de la musique électronique, du chant
polyphonique, du dialogue entre les langues. En
2019 il reçoit le prix Louis Guillaume du poème en
prose, pour le recueil Bartolomeo in cristu.

Notice bibliographique

Mimoria di a notti / Mémoire de la nuit, Albiana (2002),
A lingua ‘lla Bestia/ Forme animale, A Fior di carta (2008),

Genitori, Presses littéraires (2010),
Le moindre geste/ U mìnimu gestu, Colonna (2012),
Bartolomeo in cristu, éditions Eoliennes (2018),
Prighera par l’armenti / Prière pour le troupeau, Cahiers de

l’Approche (2019),

Peuple d’un printemps / pòpulu d’una branata, éditions

Eoliennes (2021),

Soleil en maison 5, Lektos éditions (2022)

Contact:
stefanucesari@gmail.com 

Isula idea
Isula idea di la moi alba, fiore chì sbuccia è chì ci chjama, fiore chì s’apre è dà la brama,
isula…
Isula radica di la mio vita, risoiru di l’acqua salita, basgiu lampatu da i zitelli, basgiu cascatu
da i battelli, isula…
Isula idea di lu viaghju, di l’odissea ch’eo feraghju, mandile spartu di li mo sogni, mandile
crosciu ùn ti vergogni, isula…
Isula celu tintu di sole, ancu quandì un nuvulu dole, chì a frasca s’alza è ci balla, cum’è un
penseru di farfalla, isula…
Isula idea di li moi strazi, a voglia mea ma chè tù sazi, ochju avvagliulatu da u sole, ochju
calatu d’ogni amore, isula…
Isula fata è mai morta, cuscogluila chì u ventu porta, à u locu ascosu di u core, duve u ricordu
ùn pò mai more, isula…

Ile pensée
Ile pensée de l’aube mienne, rose trémière ou liseron, fleur éclose qui nous appelle, et nos
désirs s’épanouiront, île…
Ile de ma vie la racine, et de la mer respiration, baiser d’enfant jeté sur l’eau, tombé peut-
être d’un bateau, île…
Ile du voyage imaginé, de l’odyssée que je ferai, mouchoir de nos rêves éployé, mouchoir de
l’émotion mouillée, île…
Ile ciel de lumière coloré, même si la nue vient menacer, quand s’élève et danse une feuille,
telle un souci de papillon, île…
Ile pensée île tracas, désir naissant que tu comblas, soleil qui éblouit les yeux, regard baissé
des amoureux, île…
Ile ma fée mon immortelle, feuille levée que vient harcèle, jusqu’au lieu secret de mon cœur,
où souvenir jamais ne meurt, île….

Ghjacumu Fusina

U mo sognu isulanu hè di memoria sciolta

A l’arice di l’esse vanu silenzii arcani

A ferita prufonda in la parolla tolta

Ciò chì a manu conta è facenu le mani

Hè solu un filu appesu à i canti landani

Una stonda preziosa à l’ispensata colta

Issa machja à fior di pelle ritornu à li verani

U mo sognu isulanu hè di memoria sciolta

A vascella s’hè persa è naviga rivolta

À u marosu mattu è i mari furdani

Verde spechju turchinu chì voca è girivolta

À l’arice di l’esse vanu silenzii arcani

L’amore si cunfonde in li penseri umani

Sbunurata laziosa in la filetta folta

I suspiri briachi di tanti lindumani

A ferita prufonda in la parolla tolta

Destinu spalluzzatu è ghjunta senza accolta

Mandile sventulatu di l’adii dardani

U libru ch’è no aprimu à la pagina volta

Ciò chì a manu conta è facenu le mani

Canzona zitellina da i solchi suprani

Voce linda di lume ardente chì scunvolta

È porta li so nomi à l’abissi luntani

Cù lu to requiem o Mà  issu lagnu volta.

My island dream is from dishevelled memory

Within the soul deep silences

The open wound in the retrieved word

What the hand tells, what the hands do

Just a thread hanging by an ancient song

A precious moment picked up in flight

A branch against the skin, a return to Spring

My island is from dishevelled memory

The ship wanders and sails in revolt 

On the defiant wave and the two-faced sea

Blue glass of the whirling mirror

Within the soul lay deep silences

Love and sorrow merge in a human soul

Sensual awakening in the heavy fern

Inebriated whispers long for coming days

The open wound in the retrieved word

Destinies in exile, return without reunion 

Waved handkerchief of a final farewell

The book opened at the just-read page

What the hand tell, what the hands do

Children’s song harvested in the sky

Sweet and mooving voice of fervent light

Take their names away in the abyss

In your Requiem , Mother my lament returns 

My island dream…. Patrizia Gattaceca

U me amanti. Pòrtami calcosa da a to pesca, muneta cunchiglia
vetru adulcitu di rena l’acqua in bucca o puri
nudda, pòrtami lu to cori chì batti prufundu
ugnivolta ch’iddu ti tocca à parlà
U Veru / Parlatu / Prufundu
Si perdi / In una canzona
quandi tù circhi a vena chì batti
tù insulti i vèrghjini è i puttani dindu prighera
chì più nimu sà
accendi focu in u ventri
hè a viulenza d’un locu
palisata pianamenti chì m’abbiuccia.
In la to stodia ùn ci voli mai à dumandà nienti.
Dèvini bastà i mucaturi, a so mimoria riccudata
sin’à l’ità di u farru, i culteddi chì u sali ùn hà
sdruttu. Ch’avaria vulsutu d’altru eu ? S’e mi
n’invengu bè, una mani à stringhja nanzi ch’idda si
chjudissi, avaria vulsutu mova inveci di mora quì,
ritrattata senza sapè
in lu to racontu sfattu.

Mon amant. Ramène-moi quelque chose, une monnaie, un
coquillage, un morceau de verre adouci, l’eau dans
la bouche ou rien, ramène-moi ton cœur qui bat
profond, chaque fois qu’il s’agit de parler
Vrai / Ton / Parler / Profond /
Se perd / Sur une chanson
quand tu cherches la veine à mon cou,
injures Manon et les vierges, prononces prière
que personne ne sait plus,
éveilles l’intention sous la chair,
toute la violence d’un pays
révélée doucement qui me berce.
C’est l’histoire où il ne faut jamais poser de
questions. Suffisent les blessures, leur mémoire
remontant aux lointains âges du fer, des lames que
le sel n’use pas plantées là pour toujours. Et
qu’aurais-je pu vouloir d’autre ? Je te dis, je
voudrais une main égarée, oui, à prendre avant
avant qu’elle ne se ferme, je voudrais ne pas
mourir ici,
une silhouette sans savoir
dans ton récit défait.

Stefanu Cesari

Pinsà à a lingua è chì pudaraghju liccà ? di ciò chì veni senza distingua u dulci da l’amaru, a
lingua cunfusa pò dassi vana, rivultata in bucca tantu tempu. Induva sarè, tù la me brama ?
Inghjò, culandi inghjò, trà u tassonu à puzzà ciòcciaru chì culma a marina, è l’acqua hè un ogliu
urgànicu, ugnitantu formi umani si làcani veda, è dòrmini. Come calchì boci soliloquia, u paesu
dici / luci, ghjastimi / imponi / rabbia, mursicaturi.
Ghjustu suttu à u passaghju un omu mi fighjola talmenti forti chì ni socu mucata, è friscia come
par chjamà calchì bestia, ma l’armenti hà da induriscia in u calori staghjunatu, in u chjarori
infirnali chì bagna ugni dimora, a citadedda, u mari, quì i me fantasmi cuncreti si nutrìscini
come mùzari in u fanghicciu, chì ani presu forza dapoi a notti in i stazioni di trattamentu,
lìquidu mossu è rimossu, alora falgu sin’à u scoddu chì pari una coscia, una peddi trascaldata
in pienu ghjornu
falgu sin’à l’onda è mi lacu fà.

Pensée pour la langue ? Vais-je lécher avec ce qui vient sans distinguer le doux de l’amer, la
langue confuse ou peut-être vaine, tournée longtemps dans la bouche. Où es-tu mon désir ?
En bas, tout en bas, parmi les algues humides couvrant l’embouchure, et l’eau est une huile
organique, des fois s’y laissent voir formes humaines en sommeil. Comme une voix retournée
sur elle-même ma ville
pauvre invoque / lumières et blasphèmes / impose / salives et morsures.
Juste sous le chemin un homme me regarde si fort, au point de blesser la peau, siffle comme
on appelle les bêtes mais ses envies vont s’aiguiser dans cette canicule, dans cette clarté
terrible qui baigne les demeures, la vieille ville, la mer, s’y nourrissent comme des mulets de la
vase des canaux mes fantasmes concrets, ils ont pris force depuis la nuit dans le liquide remué
des stations d’épuration, entre les rochers creusés pour nous recevoir, c’est l’endroit éclairé
maintenant
où nos vêtements tombent.

Stefanu Cesari

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *