Organisé comme un triptyque, Ainsi nous leur faisons la guerre, dernier roman de Joseph Andras, est consacré à la souffrance animale. Le roman montre combien la souffrance animale dépend du degré de violence et de cruauté des hommes.
Par : Caroline Vialle
Couverture ivoire, papier mat, à la fois doux et rugueux par son aspect brut et son toucher légèrement plissé. Police dans des tons rouge brun. Actes Sud. Sur le livre fin et élégant le titre claque. Ainsi nous leur faisons la guerre.
Le supplice d’un chien
Le livre s’ouvre sur la dissection et le supplice d’un chien à l’University College London au début des années1900, devant un auditoire hilare et deux femmes sans qui » cet assassinat n’aurait pas existé…, il aurait seulement eu lieu ». Liz Lind-af-Hageby et Leisa K.Schartau. « Des noms trop compliqués pour que l’histoire les retiennent ».
A l’inverse de Ghandi. Un nom qui claque aussi. Et qui est relié aux autres par une volonté farouche de lutter contre toute forme de violence et d’injustice. S’ensuit un procès que perd la partie du chien, des deux femmes et de leur avocat. Mois après mois, années après années, c’est l’escalade de deux clans qui se font face et qui dépassent largement le verdict tombé plus tôt.
Retour dans les années 80
La seconde partie du livre fait un bond dans les années 1980 pour retrouver Val et Josh. Val est une flic qui a démissionné. Josh a servi l’US Navy pendant 25 ans. Ils font partie du Front: « 9 ans d âge. Il a vu le jour en grande Bretagne pour livrer combat à la chasse « . Pour l’instant, Josh, Val et une poignée d’autres libèrent 467 des 700 vies animales malmenées au sein de l’Université. Priorité est donnée à un bébé macaque au destin particulièrement tragique qui entrevoit sa liberté sur la route de Salt Lake City, liberté qui ne dépend plus que de Val au grand cœur. Il vivra 20 ans sa simple vie de macaque avec ses congénères après avoir reçu patiemment tous les soins nécessaires à son rétablissement.
La souffrance animale : dénoncer le mal
Le troisième panneau, car il s’agit bien d un triptyque, nous parle de cette vache traquée qui tente d’échapper à son destin. En vain. Ou à peu près. Nous parle, de façon lucide et sans détour des trois millions d animaux menés par jour à l’abattoir en France. 3 millions.
En cette année 2021 Joseph Andreas essaie de nous faire toucher du doigt, encore une fois, en vain?, à quel point nous sommes dans l’incapacité, définitive?, d’arrêter la souffrance animale que nous nous autorisons à causer au nom d’une supériorité et d’un droit qui n’existent pas, qui n’ont jamais existé et qui n’existeront jamais.
Et si l’hypothèse d’un lien entre les recherches conduites sur des animaux au sein d’un certain institut et la pandémie liée à la Covid 19 s’avérait juste ?
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Joseph Andras, Ainsi nous leur faisons la guerre, Arles, Actes sud, 2021.
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