Prix du jeune écrivain de langue française en 2012, François-Henri Désérable est de nouveau récompensé l’année suivante avec le Prix Amic, prix de soutien à la création littéraire, pour Tu montreras ma tête au peuple paru aux éditions Gallimard. Une réflexion remarquable sur le courage, la vie et la mort.
Par : Caroline Vialle
François-Henri Désérable nous montre qu’avant son dernier livre, « Mon maitre et mon vainqueur », il y a eu un premier livre, « Tu montreras ma tête au peuple », et que déjà il se mettait dans la peau de ses personnages avec une facilité qui n’a d’égale que l’immense travail de documentation fourni pour rapporter autant de détails et pouvoir se glisser dans l’âme de chacun.
La réflexion porte sur le courage, la vie et la mort, le courage de vivre et celui de mourir. Les dernières pensées. La peur. La justice. Le devoir et l’engagement. La noblesse de certains hommes, la lâcheté des autres. Et toujours un travail de recherche sur l’Histoire, et de réflexion sur l’histoire des hommes. Juxtaposition de scénettes plus que roman historique, humour parfois grinçant aux portes de la mort et de la violence.
Il nous parle de peinture :
« La peinture (…) Monsieur, est un peu plus que cela. C’est la grâce, le
remède souverain, le havre de paix vers lequel nous soupirons, une
goutte d’eau fraîche sur nos lèvres fiévreuses ».
Déjà la poésie à fleur de page, à peine déguisée, perceptible, quelques vers annonçant les prochains livres vers lesquels l’auteur se laissera de plus en plus aller à sa grande sensibilité.
« …ainsi donc vous seriez mort comme vous aviez vécu : en poète ».
Les grands noms de la révolution
L’histoire de la lignée familiale des Sanson, bourreaux de père en fils et d’oncles en neveux, vient clore celle très fouillée des grands noms de la révolution. Et n’en est pas moins intéressante, tant par le côté historique de cette famille que par les détails connus d’eux seuls sur les derniers instants de vie du couple royal et des martyrs les plus connus de la Révolution, Robespierre, Charlotte Corday, Lantenac, Vergniaud, Danton, La Comtesse du Barry…qui y ont laissé leur tête pour certains, leur vie pour tous. Et d’autres, assassinés bien avant, bien avant que la guillotine soit de mise. Car, avant la révolution, le bourreau était chargé de supplicier. Il suffit de lire la description de la mise à mort de Damiens en place de Grève, ou de Ravaillac deux siècles plus tôt.
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F.H Désérable écrit un livre cousu de détails historiques sur les derniers
moments de vie de tous ceux qui l’ont perdu au moment de la Révolution,
et qui porte également une réflexion sur l’évolution de la peine de mort en
200 ans à peine, entre le milieu du XIXème et jusqu’à ce que celle-ci soit
abolie en Octobre 1981.
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