Dans Urushi, Aki Shimazaki raconte la vie d’une adolescente Suzuko. Elle découvre l’amour et le plaisir d’apprendre en abandonnant ses illusions d’enfant. Un roman d’initiation fondé sur la réparation.

Roman sur l’adolescence

La jeune fille  qui se livre dans ce court roman dense , Suzuko , vit à au Japon, à Yonago. Son décor c’est la ville avec ce qu’il faut de campagne et la vue sur le  mont Daisen, que sa grand-mère confond avec le Mont Fuji.

La réparation

Urushi, c’est le  nom qu’elle a donné au moineau qu’elle a trouvé alors qu’elle rentrait de l’école. Il avait été blessé au bout de l’aile droite. 

Elle le montre à ses parents et apprend qu’un moineau, bien instruit, finit par parler, tel un perroquet. Cet oiseau dont elle se sent responsable devient un centre d’intérêt capital pour la jeune fille qui se cherche et se sent elle-même quelque peu mutilée. 

Suzuko Niré a perdu sa mère alors qu’elle était petite. Aux dires de Tôru, Kyôko était une femme indépendante. Elle travaillait dans le domaine des cosmétiques. Elle était passionnée d’art.

Le père de Suzuko, chimiste, travaille dans l’industrie pharmaceutique. Il a épousé la sœur de sa femme, la tante Anzu, céramiste, maître dans son art, la poterie. Anzu l’élève comme sa fille. Le couple s’entend bien. Chacun a son univers. Les liens sont forts entre ces êtres qui s’écoutent. Ils se conseillent. Ils s’acceptent.

Le frère idéal

Comme Tôru à qui Suzuko songe souvent .. Son frère est de onze ans son ainé. Après ses études, il s’est installé en tant qu’ ingénieur  spécialisé dans l’automobile à Nagoya . Ce frère adoré , demi frère en fait , est son cousin, le fils d’un premier mariage d’Anzu, sa tante et mère adoptive. Et Suzuko ne rêve que de l’épouser, lui qu’elle idéalise.

Parfois Tôru livre ses souvenirs de sa tante, la mère de Suzuko ; il se souvient qu’elle lui offrait de beaux livres, Tôru a lui aussi, à son tour, initié Suzuko aux beaux arts traditionnels du Japon par la fréquentation des musées et lui donnant des cadeaux en lien avec l’art. 

Lorsque Suzuko avait 12 ans, elle avait fugué pour le retrouver à Nagoya et ils avaient ensemble visité Tokyo et ses musées.

L’adolescence et ses questions

Suzuko grandit, s’interrogeant beaucoup sur l’avenir, sur sa relation avec Tôru, qui vit de plus en plus loin d’elle et de la famille ; elle pense aussi souvent à sa grand-mère qui lui a tant appris, une vieille femme sage ,  Fujiko san. Touchée par la maladie d’Alzheimer , elle était et restera un modèle pour Suzuko.

Aimer, aider pour avancer


Suzuko porte une grande  attention au moineau dont elle est responsable ; son œil et sa lecture des vies  des objets mutilés, cassés, de tout ce qui est blessure ou cicatrice, en font un personnage gentil et complexe. 

Le moineau blessé, c’est elle qui déclare « moi je suis une adolescente égarée »

Une histoire d’amour se développe. Yosho Katô est amoureux de Suzuko qui accepte de le voir. C’est un garçon original, à la fois romantique et lucide. Il travaille beaucoup car il veut devenir  ophtalmologue, lui dont la maman, salariée dans une papèterie, perd peu à peu la vue.

Ces deux-là sont bien ensemble. Un roman touchant qui captive.

En savoir plus

Aki Shimazaki, Urushi, Arles, Actes sud, 2024.


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