Partir pour puiser en soi la force de ranimer l’espoir contre la maladie. La vie à pas de loup de Pierre Lieutaud est une belle réflexion sur la vie et les bonheurs simples qui peuplent l’existence.

Par : Francis Beretti

Le narrateur a l’impression de se remettre lentement de son cancer. Plutôt que d’attendre le monotone et angoissant passage des jours, il décide d’organiser un voyage peu banal en compagnie d’une dizaine d’autres « endommagés ».

Destination : la Mongolie, avec ses montagnes majestueuses, ses yourtes, ses chamanes et ses bonzes. Mais c’est beaucoup plus qu’un dépaysement pittoresque qui est en jeu. Il s’agit dans l’esprit du narrateur :

« d’affronter des climats extrêmes, une nature sauvage, des forêts profondes, des montagnes enneigées… pour fortifier leurs corps, mobiliser l’énergie qu’il leur reste… » Une tentative d’éradiquer le mal, une « psychothérapie des grands espaces ».
Pierre Lieutaud

Le récit comporte deux tonalités : une description minutieuse des différentes formes de cancers des membres de l’équipe. On y reconnaît l’art du professionnel de la médecine.

Et une description soignée du décor qui se déroule sous les yeux des visiteurs :

« Derrière les vitres, figés comme des statues, nous regardions, muets, le kaléidoscope des pastels bleus, roses, mauves, que l’aube mongole projette sur la ville qui dort ».

À lire aussi : Fratelli guerrieri La Grande Guerre, il y a 100 ans Pierre Lieutaud , traduit en corse par Francis Beretti

Rémission impossible ? Apparemment pas

Après quelques péripéties, les voyageurs finissent par survivre à leur calvaire. Deux d’entre eux décident même de s’installer en Mongolie :

« Dans la pureté de cet ermitage, entouré de la réalité profonde du monde et de la vie, baignant dans la nature et faisant enfin partie d’elle, nous nous laissons bercer par la vibration du monde ».

Ce récit n’est-il simplement que le fantasme d’un humaniste qui écrit la tête dans les nuages ? En fait, il se trouve que récemment, dans la vraie vie, une jeune journaliste, Marine Barnérias, atteinte d’une sclérose en plaques a suivi le même genre d’itinéraire initiatique dont elle a raconté les étapes dans un documentaire. (Le Monde, 29 juillet 2022).    


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