ARTICLE- Marie-France Bereni-Canazzi nous propose sa lecture de Baby Jane, roman écrit par Sofi Oksanen et publié au Livre de Poche.

 

Sofi Oksanen, auteure finnoise dont on avait remarqué  le roman Purge propose avec Baby Jane une réflexion sur le lien entre amour et identité. Deux femmes se rencontrent et s’aiment : d’emblée Pikie, personnage solaire, occupe les pages et la narratrice, passivement, en fait le portrait, l’admire et la suit, en jeune  femme amoureuse  à qui l’on  fait des promesses, que l’on protège et câline. Mais il faut vivre, s’adapter, sortir de sa bulle, se tourner vers l’extérieur, trouver de l’argent et là les commerces les plus sordides  sont imaginés, sans état d’âme.

Corps, morceaux de corps, images du corps, odeurs et sécrétions…tout se vend –et cher- sur le marché du sexe. Mais qu’est le confort quand on va mal ? Pikie boit de plus en plus et manifeste une peur phobique des sorties, elle qui connaissait et fréquentait régulièrement  les bars lesbiens les plus branchés de sa ville. La narratrice fait peu à peu le deuil de bien des illusions et va se retrouver à la croisée de chemins.


Il y a dans ce roman le récit d’une relation amoureuse marginale, un peu  désespérée. Le mépris des hommes, hétérosexuels ou homosexuels, en même temps que la défiance à leur encontre,  l’essence  du désir de l’autre, la force  de la jalousie et ses effets  sur le couple, , la question de savoir si c’est un livre sur l’homosexualité ou sur  la présence de la maladie mentale, sensible dès le début du livre, peuvent déranger et intéresser.

Informations utiles

Sofi Oksanen, Baby Jane, Paris, Livre de Poche, 2015, 240p., 6,90 euros.

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