Le séjour en Corse de l’écrivain et linguiste du XIXe siècle Niccolò Tommaseo était jusqu’à présent peu documenté. Un remarquable ouvrage de recherches, coordonné par Francis Beretti, vient apporter un éclairage sur les liens qu’entretint avec la Corse ce grand curieux des mœurs et des langues.
Par : Marie-France Bereni Canazzi
Niccolò Tommaseo est une personnalité de premier plan dans la culture romantique italienne. Romancier, poète, historien, lexicographe, polémiste, penseur politique. On a appris son séjour en Corse lors du colloque « Paoli-Napoléon » (Université de Corse, juillet 2015). Lorsque le professeur Egidio Ivetic, de l’Université de Padoue, dans son article intitulé « Serbia immaginaria » montra qu’au cours de son séjour dans l’île, Tommaseo a redécouvert sa langue et la richesse de son héritage dalmate.
Son ouvrage Canti popolari toscani, còrsi, illirici e greci, entre autres, a suscité un grand intérêt. Car il ouvre une nouvelle voie de recherche pour les intellectuels. Ceux qui ont appris notamment les échanges fertiles qu’il a eus à Bastia avec Adolfo Petri Palmedo, lettré polyglotte et « passeur » culturel. Ce grand voyageur qui a visité la Sicile et la Sardaigne ; pour n’évoquer que les îles de la Méditerranée, a séjourné à Bastia pendant quelques mois en 1838 et 1839.
En quête d’identité culturelle
Sa curiosité pour les mœurs et les langues ; ainsi que son ouverture d’esprit l’ont amené à consigner les paroles des chansons populaires et les poèmes qui expriment si profondément la vie des hommes. Le rôle de cette quête a été aussi de le ramener, personnellement, à sa propre culture. C’est donc avec leur passion pour l’Histoire ; surtout celle de la Corse, et les destins qui la croisent, qu’une équipe de chercheurs, dirigée par le professeur Francis Beretti, ont publié leurs essais sur Tommaseo et la Corse : Marco Cini, Aurélie Gendrat-Claudel, Eugène Gherardi, Egidio Ivetic, Michele Marchesi, Jean-Dominique Poli, Jean-Guy Talamoni, Jacques Thiers…
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« Parce que quand des hommes de différents pays, de différentes habitudes, de différentes opinions, mais unis par quelque sentiment commun ou cohérent communiquent entre eux, c’est là que s’accomplit l’éducation de l’âme, et la diversité discordante se transforme en variété harmonieuse ».
Niccolò Tommaseo, La Favilla, 1842 La Corse dans l’itinéraire intellectuel de Niccolo Tommaseo éditions Piazzola 2020
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Le livre a connu un succès mérité. Un colloque avait eu lieu notamment en 2005 à Corti (http://www.interromania.com/fr/scontri/baratti/culloquiu-tommaseo-e-corsica-323.html). Un lien vers un éclairage linguistique (“Un commentaire inédit de Salvatore Viale sur les canti popolari corsi de Niccolò Tommaseo”; par Jean Chiorboli, Université de Corse): https://drive.google.com/file/d/0B_6ljiRiAErKb3BXWmRFeC1Zdmc/view?usp=sharing
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