Il était sept fois la révolution, du physicien et philosophe Étienne Klein, revient sur les grandes révolutions scientifiques, à travers sept grands physiciens du XXème siècle. Une manière incarnée et captivante d’aborder les sciences.

Par : Timothée Vialle

Il était sept fois la révolution est un livre d’Étienne Klein sur l’évolution de la physique au XXème siècle. Il narre, à tour de rôle, les histoires vécues par sept physiciens révolutionnaires ainsi que leurs bouleversantes découvertes. L’ouvrage nous emmène dans le monde des grands physiciens du siècle dernier, un monde en pleine ébullition, un monde nouveau. Étienne Klein nous dévoile les secrets de la vie des célèbres Albert Einstein, Erwin Schrödinger et Wolfgang Pauli, mais aussi de personnalités moins connues mais tout aussi brillantes : le festif George Gamow, le taciturne Paul Dirac, le torturé Ettore Majorana et enfin le généreux Paul Ehrenfest.

C’est ici un véritable travail d’historien qu’a réalisé l’auteur, s’aidant de nombreux documents, notamment des lettres témoignant des échanges parfois poignants entre les grands acteurs de la physique moderne. On découvre à travers leurs histoires que chacun d’eux est à la fois hors-norme et banal (excepté Dirac et Majorana, hors-norme en tous points). La vie de certains est une véritable tragédie. Par exemple, Ettore Majorana était un pur génie, un virtuose de la physique théorique. Malgré cela, et probablement à cause de son intelligence fulgurante, c’était aussi un grand solitaire.

À lire aussi : Désir d’infini de Trinh Xuan Thuan

Au cours de sa vie, son état mental et physique n’a fait que s’aggraver. D’abord discret puis dépressif, en recherche d’identité, allant même jusqu’à adopter certaines idées antisémites lors d’un voyage en Allemagne, le jeune homme finit par disparaître à 31 ans, après avoir évoqué l’idée du suicide dans une lettre pleine de tristesse à son ami Antonio Carelli.

De réelles leçons de vie

D’autres s’éloignent bien de l’image classique du physicien « rat de laboratoire ». La vie de Gamow est remplie de péripéties plus ou moins périlleuses. Ce physicien-aventurier a beaucoup voyagé, par plaisir ou par nécessité. Il s’est ainsi échappé d’URSS lors de la montée du communisme, pour finalement s’installer aux États-Unis en 1934. Conscient du destin de son pays d’adoption, il participe aux côtés de nombreux autres physiciens au projet Manhattan, à l’origine des deux bombes atomiques utilisées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Gamow est également un joyeux luron, un amoureux de la vie, mais aussi de l’alcool et de la cigarette… à ses dépends. En témoigne la phrase du livre qui clos le chapitre : « Le 19 août 1968, juste avant d’expirer, il déclare sans regrets :

Il était sept fois la révolution, bien loin de n’être réservé qu’à un public « scientifique », fait appel à tous les curieux, désireux d’en apprendre plus sur ceux qui ont aidé à façonner le monde d’aujourd’hui. De plus, ces sept biographies sont de réelles leçons de vie, et nous font découvrir des personnalités plus ou moins excentriques qui peuvent émerveiller comme attrister, mais surtout éduquer.

« Finalement, mon foie paie l’addition. »

En savoir plus sur Musanostra

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Musanostra

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading